Lors du Forum national des maires qui a lieu du 26 au 27 avril à Yaoundé, des solutions seront trouvées par l’Unicef et ses partenaires pour accroitre les enregistrements de naissances.
Par Nadine Ndjomo
Comment faire du million et demi d’enfants de la maternelle et du primaire, qui n’ont pas d’actes de naissance au Cameroun de sortir de l’anonymat ? Tel est l’un des sujets qui sera débattu lors du premier Forum national des maires qui se tient du 26 au 27 avril à Yaoundé. Cette grand-messe ambitionne « d’accélérer les enregistrements des naissances au Cameroun. » Et les maires, maillons essentiel et désormais indispensables pour la réussite de ce projet, auront du grain à moudre.
Nous allons « lancer un défi aux 374 maires du Cameroun en leur demandant d’augmenter les points d’enregistrement au plus près des gens, de faciliter les process et de rattraper les enfants qui n’ont pas été enregistrés à leur naissance et qui sont 1,5 million sur les bancs des écoles primaires aujourd’hui », déclare Anne Fouchard, cheffe de la communication, lors d’un échange avec les médias, ce 25 avril à Yaoundé.
Mon identité, mon droit
10 collectivités territoriales décentralisées (CTD) seront récompensées à l’issue de la campagne : « Mon nom, mon identité, mon droit ». Pour ce faire, elles doivent enregistrer le plus de naissances possibles. Et ce sont les CTD qui auront fait le plus de chiffres, qui vont recevoir la palme d’or. Outre cette reconnaissance de rendre leur dignité à ces enfants « fantômes », les efforts des édiles seront gratifiées d’un apport financier et logistique, a ajouté Anne Fouchard.
L’objectif in fine est que 2024 soit l’année de l’enregistrement au Cameroun. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), l’Etat à travers le Bureau national de l’Etat civil (Bunec), les officiers d’Etat civil, les ministères de la Justice, de la Sante publique, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention communale (Feicom) et la Banque mondiale, conjuguent leurs efforts dans ce sens.
Malgré les efforts fournis pour augmenter le taux d’enregistrement des naissances des enfants, révèle une enquête Démographique et de Santé du Cameroun datant de 2018, seuls 62% d’enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés à l’état civil. Les taux les plus bas sont à l’Est (42%), à l’Extrême-Nord (49%) et au Nord (49%). La proportion d’enfants de moins de 5 ans enregistrés à l’état civil ne varie pratiquement pas selon le sexe de l’enfant (62%). Cependant, entre 2011 et 2018, le taux d’enregistrement des naissances des enfants de moins de 5 ans a légèrement augmenté, passant de 61,4% à 61,9%. Situation qui a une incidence sur la scolarisation des enfants.