Recrutés par le ministère de la Fonction publique pour l’enseignement maternel et primaire, ils sont sur le terrain depuis juillet 2019 sans salaire.
Par Nadine Ndjomo
519 enseignants de l’enseignement maternel et primaire (EMP) sont sur le point de voir le bout tunnel. Issus de la cuvée des 1000 recrues, du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), ces 519 chevaliers de la craie viennent en effet de recevoir leurs matricules. Les dates de signature de Joseph Le, le Minfopra, ont été apposées pour la plupart, le 11 juin 2021. Mais en consultant les listes des 1000 instituteurs de l’EMP publiées le 14 juillet dernier, certains contrats ont été signés le 1 , le 8 et le 10 juin dernier. Les autres 481 IEMP qui n’ont pas encore été appelés, devront encore prendre leur mal en patience.
Car, le processus qui débouche à la signature du contrat entre les recrues et le Minfopra est long. Et celle qui leur permet de pouvoir passer à la caisse, l’est d’avantage. « Après le lancement du test, on publie la liste des candidats retenus. Ces derniers constituent leurs dossiers pour la contractualisation et les déposent au Minfopra. Le Minfopra étudie les dossiers reçus, en authentifiant les pièces qui s’y trouvent », explique-t-on au Minfopra. Et de poursuivre : « un accent particulier est mis sur l’authentification des diplômes. Pour les IEMP, c’est le certificat d’aptitude au professorat des instituteurs de l’enseignement primaire et maternelle (Capiem) qui est demandé. Le Minfopra fait des photocopies de tous ces diplômes, les envoient au ministère de l’Education de base (Minedub) qui délivre le Capiem, mais le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) le supervise. Les recrues dont les diplômes sont authentiques, on traite leurs dossiers. Les autres, sont remplacées par les candidats, de la liste d’attente. C’est une task force spéciale qui est constituée pour le traitement de ces dossiers. »
Une fois le contrat signé par le Minfopra et que les intéressés ont contre signé, les matricules sont sortis, il reste la prise en charge financière. Elle est gérée par le ministère des Finances. Le Minfopra s’occupe des carrières des agents de l’Etat et le Minfi, s’occupe de la solde de ces derniers. La Fonction publique camerounaise a deux types de personnels : les fonctionnaires qui sont régis par le statut général de la Fonction publique, sont directement intégrés. Quant aux contractuels, ils signent des contrats avec la Fonction publique. Ces contrats sont à durée indéterminée (CDI). Les contractuels sont régis par le code du travail. Et c’est sous ce régime que les 1000 recrues du Minfopra ont été enrôlées.
Le recrutement a été lancé en 2018. En novembre 2018, la liste des candidats a été publiée. Le 8 décembre 2018, les tests ont eu lieu. Les résultats ont été publiés le 1er juillet 2019. Et le 25 juillet 2019, leur recrutement a été acté. Quand ils seront pris en compte par le Minfi, ce sera à partir du mois de juillet 2019. Et il convient de relever que depuis leur recrutement en juillet 2019, les 1000 IEMP sont sur le terrain ; mais sans salaire. Ils n’ont rien à voir avec les différents recrutements du Minedub et ses différents partenaires. D’après l’annuaire statistique et du rapport d’analyse issus de l’actualisation de la carte scolaire 2019/2020, validé le 30 mars dernier au Mont Febe hôtel à Yaoundé, les 1000 recrues font partie des 119.185 enseignants (soit 25.462 pour les préscolaires et 93.723 pour le primaire) enseignants que compte le ministère de l’Education de Base.