27 ans après la tenue des états généraux de l’éducation, les enseignants réclament cette grand-messe pour trouver des solutions durables, inhérentes, à la situation actuelle.
Par Nadine Ndjomo
A quand la tenue du prochain forum de l’éducation au Cameroun ? C’est une question formulée par les enseignants grévistes du mouvement OTS au gouvernement Camerounais au début de la grève le 25 février 2022. «Depuis une décennie déjà, à l’occasion des rencontres avec les différents comités mis sur pied pour connaitre la situation, le gouvernement s’est engagé auprès des syndicats à plusieurs reprises d’apporter des solutions aux revendications légitimes des enseignants mais s’est constamment défaussée par la suite, créant même des poches de détresse supplémentaires. Le Forum de l’éducation toujours attendu et dont tous les travaux préliminaires sont achevés depuis 2019 en est un exemple indiscutable», rappelaient-ils à Paul Biya, président de la République.
Car 27 ans après la tenue des états généraux de l’éducation au Cameroun, les enseignants estiment qu’il est temps. Le temps de revoir, d’actualiser le statut des enseignants afin qu’il soit conforme aux réalités actuelles.
Une voie pour la tenue du forum a été tracée en 2012. Les syndicats d’enseignants et un comité interministériel, chapeauté par Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, se sont retrouvés pour préparer le forum national de l’éducation. Le 28 mars 2018, « la rencontre a eu lieu au Minesup, à l’effet d’arrêter un programme pour mettre en œuvre le plan qui devait déboucher sur le lancement de l’opération sur le terrain », rappelait Roger Kaffo Fokou, du syndicat national autonome de l’Enseignement Secondaire (Snaes), à l’issue de cette rencontre.
Plus d’un mois après avoir respecté le mot d’ordre de grève lancé par le mouvement « on a trop support (OTS)», les seigneurs de la craie ont repris le chemin de l’école le 8 avril 2022. Le gouvernement a trouvé des solutions à certaines de leurs revendications. Mais pour Maurice Angélo Phouet Foe, secrétaire général du syndicat national autonome de l’éducation et de la formation (Snaef), « ces mesures mêmes satisfaites, ne doivent pas faire perdre de vue la nécessité de tenir un forum national de l’éducation pour trouver des solutions durables aux problèmes du système éducatif camerounais. »
En toilettant le statut des enseignants, en tenant ce forum que les enseignants appellent à cor et à cri depuis 10 ans, on pourrait éviter des départs prématurés et regrettables comme celui d’Hamidou, cet enseignant d’Eps mort sans intégration et sans avoir perçu son dû depuis 10 ans, des millions d’élèves privés d’enseignements pendant plusieurs semaines, ou encore, des revendications corporatistes des enseignants en 2016, dans les régions anglophones (le Nord-Ouest et le Sud-Ouest).
La collecte des données confiées aux syndicats a été menée dans les 10 régions du Cameroun. Copie a été rendue à qui de droit en 2019. Mais depuis, c’est le silence. A quand la tenue du forum de l’éducation au Cameroun ?