Pour que ce défi soit relevé par des imprimeurs locaux ; des conditions doivent être réunies.
Par Ali
Source : la une 360
Les manuels scolaires pourront désormais être imprimés localement. C’est la principale résolution prise au cours d’une réunion du conseil national d’Agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (Cnmsd). Tenue le 12 janvier 2023, et présidée par le Premier ministre camerounais, Dion Ngute, cette décision, si elle est appliquée, aura des conséquences positives sur l’économie locale. « Cette décision va permettre aux imprimeurs locaux vont d’accroître les recettes, créer de l’emploi, réduire le chômage », analyse Jean Marie Aboganena, président du Réseau des entreprises innovantes pour l’industrialisation.
Pour que cela soit effectif, « il faut que l’offre qui est faite par les imprimeurs locaux soit concurrentielle à l’offre faite par les imprimeurs étrangers », conseille le Pr Vounda Etoa, secrétaire exécutif du Cnmsd, qui poursuit en expliquant que lorsqu’on importe les manuels déjà imprimés en Chine, Turquie et Inde, pour le Cameroun, il y a des droits et des frais qu’on ne paie pas. Mais lorsque vous importez des intrants (encre, papiers, plaques..), le matériel qui permet d’imprimer les livres, ce matériel paye des taxes. Il y a une fiscalité qui fait qu’à la fin, l’offre n’est pas concurrentielle parce qu’elle est très élevée.
Du coup, pour que les imprimeurs locaux relèvent ces défis, d’imprimer 50% des manuels scolaires au Cameroun, il y a deux options « le gouvernement peut les aider en allégeant les conditions d’accès aux intrants d’une part et d’autre part, en augmentant le coût des manuels scolaires. Car avec les conditions actuelles, il sera difficile d’imprimer surplace. Imprimer localement est plus coûteux qu’imprimer à l’étranger. La balle est dans le camp du gouvernement », explique Daniel Nadjiber, éditeur.
Avec l’adoption du livre unique par matière pour tout le système scolaire en 2017, depuis l’année scolaire 2018-2019 donc, l’on retrouve 12 livres à la maternelle, 91 au primaire et 200 à l’enseignement secondaire général. En 2017, pas moins de 745 livres étaient homologués dans les sous-systèmes francophone et anglophone dont 73 manuels inscrits au programme de l’enseignement maternel, 261 pour l’enseignement primaire, 160 pour l’enseignement secondaire technique et 232 pour l’enseignement secondaire général.
On est ainsi passé de 11 à 03 livres au programme à la maternelle ; de 11 à 08 dans le primaire francophone ; de 08 à 06 dans le primaire anglophone. Le marché du manuel scolaire au Cameroun se chiffre en milliards FCfa. Il est occupé à 75% par les locaux. Et 25% par les étrangers.