Saturés d’heures de cours, certains souhaitent que les textes y relatifs soient respectés.
Par Nadine Ndjomo
Frédérique A. 39 ans, conseiller d’orientation, est désormais candidat au Burn-out. Depuis sa sortie de l’école normale supérieure de Yaoundé (ENS) au Cameroun, il y a six ans, il ne cesse d’accumuler les heures et de dispenser les enseignements, qui ne relèvent pourtant pas de ses compétences. « J’enseigne les mathématiques, la physique et la chimie, dans plusieurs classes. A la fin de la semaine, je suis essoré. Je n’en peux plus. Je cumule 38h parfois 40h de cours la semaine », confie-t-il. Quant à la matière pour laquelle il a été formé, il ne l’a presque jamais dispensé.
Il s’agit de : « l’appréciation du contenu des programmes et des méthodes d’enseignement par rapport au caractéristiques psychologiques des élèves et aux besoins des compétences de l’économie nationale, l’aide au choix des études, des professions et à la vie en général, le suivi psychopédagogique ses élèves, le conseil aux dans la gestion de leurs divers problèmes scolaires, d’insertion socioprofessionnelle, personnels et relationnels, la recherche en psychologie appliquée », tel que mentionné dans le décret N°94/199 du 7 octobre portant statut général de la Fonction publique de l’Etat modifié et complété par les décrets du 12 octobre et 5 décembre 2000, portant statut particulier des fonctionnaires des corps de l’Education nationale.
Mais, « les élèves consultent peu les conseillers d’orientation », reconnait-il avant de poursuivre : « pour ne pas sombrer dans l’oisiveté, les proviseurs nous proposent certains enseignements que nous acceptons, pour aider l’établissement. Mais à la longue, ça devient comme une obligation. Et nous ne devons pas refuser. »
32h
Or, dans les décrets cités supra et signés par Paul Biya, président de la République du Cameroun, «les prestations pédagogiques relevant du corps des conseillers d’orientation scolaire universitaire et professionnelle affectés dans les établissements scolaires sont tenus de fournir un service de 30h dont 6h dans la classe et 24h réservés aux conseils et consultations.» les élèves consultent peu les conseillers d’orientation.
Quant aux professeurs des écoles normales des instituteurs, ils doivent avoir : «14 heures auxquelles s’ajoutent les heures d’encadrement des stagiaires. » Les instituteurs principaux de l’enseignement maternel et primaire, devrait avoir « 32h », les professeurs des Lycées d’enseignement secondaire général(Pleg) devraient cumuler « 18h », les professeurs des collèges d’enseignement secondaire général (Pceg) « 20h », Les instituteurs Principaux de l’Enseignement technique et professionnel, « 32h », idem pour les instituteurs de l’Enseignement technique professionnel.
Dans les écoles, la réalité est autre. «Quand dans un établissement il y a manque d’enseignants, nous sommes obligés de faire avec ceux que nous avons sous la main. Il y a des matières où il y a à peine deux enseignants pour une matière. Et, c’est un enseignant, qui doit dispenser la même matière dans toutes les classes. C’est difficile, surtout dans les zones d’éducation prioritaires (ZEP) et dans les localités éloignées des six autres régions du Cameroun », explique un proviseur en service dans la région de l’Est Cameroun.
Dans des villes comme Yaoundé et Douala, on retrouve près de 40 enseignants pour une matière. C’est le cas au lycée de Biyem-assi à Yaoundé ; avec l’Histoire.