On ne s’y attendait pas. Mais les résultats des examens officiels de cette année académique sont désastreux. Du moins, ceux qui ont déjà été publiés. Le dernier en date, c’est celui du baccalauréat général. Le taux de réussite à l’examen du baccalauréat 2020 à lamentablement chuté par rapport à celui de l’année antérieure. D’après les statistiques rendues publiques le 11 septembre 2020 par l’office du baccalauréat du Cameroun (OBC), le taux de réussite fait état de 47, 22% en 2020 contre 60,50% l’année dernière (2019) sur l’ensemble du territoire. D’après certains élèves, parents et enseignants, cette baisse du taux de réussite au baccalauréat peut principalement être attribuée à pandémie du covid-19.
« Les mauvais résultats aux examens officiels de cette année sont dus au Coronavirus. Les élèves n’ont pas bien suivi les cours. Les enseignants n’ont pas bien dispensé les cours. 2020 a été une année très difficile. Les résultats ne pouvaient être autrement. On aurait dû leur attribuer quelques points en plus pour les soutenir et comprendre la situation », pense Ismaël, enseignant.
Le covid-19 a effectivement affecté le secteur éducatif. Entre l’arrêt des activités d’enseignement en présentiel, l’incertitude sur la reprise des cours, la distanciation sociale qui empêche les travaux en groupes et les cours de répétitions, la pandémie du covid-19 a considérablement plombé le bon déroulement de l’année scolaire. Mais, même si elle est la principale cause de ces mauvais résultats, plusieurs autres paramètres doivent être prise en compte dans cette baisse du taux de réussite. La mauvaise exploitation du confinement par les élèves qui, au lieu de se consacrer aux études, se sont donnés aux activités ludiques et érotiques. Avec les conséquences à savoir : les grossesses précoces. Celle-ci est une conséquence directe de l’irresponsabilité et de l’insouciance de certains parents face l’éducation de leurs progénitures. Et au niveau des délibérations, tout a été fait comme d’habitude ou presque. « Nous avons délibéré à 8,50. Mais avec des conditions précises. Pour qu’un candidat puisse bénéficier de cette autorisation spéciale, les candidats devraient avoir 221 dans les disciplines du premier groupe, ne pas avoir de notes éliminatoires », confie un président de jury.
Ces raisons ont aussi été évoquées pour les résultats du Bepc, publiés il y a quelques semaines. Selon les statistiques dévoilés par le ministère des enseignements secondaires, sur les 206 362 candidats régulièrement inscrits cette session, seulement 125 599 ont été déclaré admis à cet examen, soit un taux de réussite de 60,86%. Ce taux connait une baisse drastique de 12.40% comparativement à la session 2019, où il était de 73.26%. En dépit du contexte de crise sanitaire mondiale, marqué par la pandémie du virus de Covid-19, qui a par ailleurs imposé un break au cours de l’année et le taux de participation cette année a été quasi-identique que celui de l’année dernière, avec 98.56%.
La pandémie de la Covid-19 qui frappe de plein fouet le monde n’a pas épargné le Cameroun. En effet, les écoles, les universités ont été fermé pour rouvrir les portes trois mois plus tard. Selon certains observateurs, ce chamboulement est un facteur de la baisse du taux du réussite au BEPC. L’épidémie qui a créé une situation sans précédent dans l’univers scolaire avec un arrêt inattendu des cours et définitif pour les classes intermédiaires et cela a entrainé certains candidats dans le chaos. Et pourtant, au moment de la suspension des cours le 17 mars 2020, la couverture des programmes d’enseignement oscillait déjà entre 70 et 80 % dans les différents établissements répartis à travers le territoire national. Cette régression du taux de réussite lors de cette session serait en effet, le fruit de l’indolence et du relâchement des candidats dans la préparation dudit examen « Les mauvais résultats tiennent de l’impréparation de certains candidats soutenus par leurs parents et les réseaux sociaux.
L’année scolaire a connu l’arrêt des cours en fin du deuxième trimestre où la couverture des programmes d’enseignement oscillait déjà entre 70% et 80% presque dans tous les établissements. Les cours en présentielle, par la suite devaient tout compléter. Les candidats, pour la plupart, se sont laissés berner par les vendeurs d’illusions en l’occurrence, la rue et les réseaux sociaux. Ceux des candidats qui ont bien préparé leur BEPC ont connu de bons résultats contrairement aux rêveurs », explique Marcel Edoa, Inspecteur régional du Bilinguisme.
D’autant plus que pendant cette période morte, certains apprenants qui ont saisi cette occasion pour ce lancer entrainer dans des activités inutiles oubliant les études « Beaucoup ont cru à une manne qui tomberait du ciel, qu’on distribuerait les diplômes faute de déclarer l’année blanche » a ajouté Marcel Edoa. Ces chiffres sont alarmants, le septentrion ferme la boucle. Le septentrion du Cameroun conforte sa position marginale dans le domaine de l’éducation prioritaire sur le taux de réussite total de 60,86 %, le classement dernier examen de BEPC, successivement, la région de L’Adamaoua 8ème avec 56.74%, le Nord 9ème avec 41.95% et l’Extrême-nord bon dernier avec 35.52% figure au bas de classement.
Par Regis Belinga