inspecteur national de la langue chinoise au ministère des enseignements secondaires.
Propos recueillis par N.N
Il y a quelques mois, vous avez remporté un prix en Chine, où vous représentiez le Cameroun. De quoi il s’agit ?
Le prix, c’est le ministère des Enseignements secondaires qui finance et il y a l’association des éditeurs de la Chine qui prime les étrangers qui ont plus participé à l’échange culturel entre la Chine et le monde entier dans le domaine de la traduction de l’édition. Et cela fait de nombreuses années. Cette année, je pense que c’est la quatorzième édition. En fait de façon concrète, ce sont mes travaux de près de 7 ans qui ont été récompensés. La rédaction des manuels chinois, la traduction de droits liés, la rédaction des programmes d’enseignement pour les élèves. Il y a manque de personnels qui maîtrisent cette langue. Du coup, les seules disponibles pour l’instant sont les enseignants qu’on forme normalement pour aller dispenser les cours dans les lycées. Mais comme les salaires offerts par les entreprises chinoises sont nettement plus intéressants 500.000 FCfa, cela fait que quand ils comparent avec le salaire que le statut de fonctionnaire leurs offre, généralement, ils se retrouvent en train de jongler sans toutefois abandonner l’enseignement. Car ce deuxième salaire influe sur leur rendement. Face à cela, nous avons intérêt à former davantage, pas forcément les enseignants. Car, la langue chinoise n’est pas uniquement enseignée à l’école normale. Les étudiants diplômés de l’école normale sont des fonctionnaires. Ils sont sensés aller dispenser des cours dans des lycées. Par contre ceux qu’on forme à la faculté, au sortir de là, n’ont pas d’emploi fixe donc on devrait augmenter le nombre, du moins j’encourage les Camerounais à se former par forcément à l’école normale mais dans notre institut de formation en langue chinoise qui sont la faculté des arts et lettres de l’Université de Maroua à l’Institut Confucius et quelques centres de formation privé qu’on retrouve à Yaoundé et à Douala.
Vous faites partie de la première promotion 2009 à 2011, quelles difficultés avez-vous rencontrées au cours de votre formation ?
Nous avons rencontré quelques difficultés. Ces difficultés étaient communes à toutes les universités parce que l’université de Maroua comme vous le savez a été créée en 2008 ce qui fait qu’il fallait tout recommencer à zéro il y avait un problème d’enseignants dans toutes les filières. Mais nous on avait une difficulté particulière parce qu’il n’y avait pas de Camerounais capable de nous former. Du coup, l’université a été obligée de signer un contrat avec l’université normale de »Jiujiang » pour qu’on nous envoie les enseignants via l’Institut Confucius et les chinois ne voulaient pas aller à l’Extrême-Nord. Nous de la première promotion, nous étions à l’école normale de Maroua, mais la première année nous l’avons faite à l’Iric. On a dû nous déplacer pour venir suivre nos cours dans cette institution. Nous avons commencé les cours en retard, le temps de peaufiner tout ce qu’on a fait, de nous mettre en route etc. Tous nos enseignants étaient des chinois. Concernant les manuels, il n’y avait pas des manuels. Nous utilisons les manuels qui étaient destinés aux Américains. C’est d’ailleurs de là que l’idée de rédiger les manuels m’est venue. Après quelques mois d’apprentissage je me suis rendu compte que les manuels n’étaient pas adaptés à notre contexte et je me suis promis que quand j’aurai un niveau de langue et de maîtrise de la didactique en français je vais me battre et mettre à la disposition des camerounais de manuels adaptés pour faciliter l’apprentissage de cette langue.
Aujourd’hui vous suivez combien d’étudiants ?
Ils ne sont pas très nombreux, vous savez que l’école normale a réduit considérablement les effectifs, maintenant c’est de 5 à 15 étudiants par filière.