Âgé de 24 ans, il est considéré comme le Camerounais le plus jeune ayant soutenu une thèse de Doctorat au Cameroun.
Par Nadine Ndjomo
Landri Ngaouri a fait un parcours sans faute à l’école, jusqu’ici. Agé d’à peine 24 ans, il vient de soutenir sa thèse de doctorat à l’université de Ngaoundéré, au Cameroun. C’était le 26 octobre dernier. Le thème choisi par ce fils de Bankim, localité située dans le département du Mayo-Banyo, région de l’Adamaoua est : « analyse de quelques aspects de la grammaire du Kwanja et la revue des propriétés classificatoires des langues bantouïdes ». Une fleur, pour son peuple. Un travail scientifique corsé, pour la postérité. Car oui, sa thèse sera archivée. Et c’est le 18/20, la mention très honorable, qui l’autorise à publier ses travaux. Les jurés, dont le Pr Edmond Biloa enseignant à l’université de Yaoundé 1 et vice-recteur à l’université de Yaoundé 2 à Soa, président du jury et le Pr Théophile Calaïna, son encadreur, sont unanimes. Le travail fait par ce fils d’une ménagère et d’un père agent communal, né un 22 juillet 1997 à Banyo, est « presque » parfait !
L’humilité, l’abnégation au travail, la loyauté et la patience dont a fait montre, cet ancien élève du lycée classique de Banyo, école où il obtient son brevet d’études du premier cycle (Bepc) en 2010, son probatoire en 2012, et son baccalauréat en 2013, est le résultat de cette ondée d’appréciations. Inscrit à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines (Falsh), département de français à l’université de Ngaoundéré après son Bac, Landri Ngaouri obtient une licence en lettre française en 2016. Deux ans plus tard, il obtient son Master, avec une note de 16/20 et une mention très bien ; toujours en lettre française, spécialité « linguistique africaine ». La même année, le jeune étudiant s’inscrit en thèse. Et trois ans plus tard, il obtient le « graal ». Cela ne s’est pas fait sans heurts ! Mais, « le confort intellectuel, le dynamisme et le caractère réceptif du candidat ont écarté toute difficulté possible. A chaque obstacle, une solution appropriée était automatiquement suggérée », a déclaré son encadreur, avec un sourire aux lèvres.
A date, Landri Ngaouri est considéré comme le plus jeune Camerounais à avoir soutenu une thèse au Cameroun, à moins de 25 ans. « C’est vrai que mon jeune ami et frère camerounais Mvondo a soutenu une thèse de doctorat à l’âge de 22 ans en France, mais au berceau de nos ancêtres, je suis le seul à soutenir une thèse de doctorat PHD à cet âge. Je suis très content d’avoir relevé ce défi en entrant dans l’histoire aujourd’hui », a confié le nouveau Dr. Les projets plein la tête, Landry Ngouari ambitionne de gravir un pas après l’autre, les marches qui mènent à l’agrégation. Un chemin encore « un peu » long, pour celui que d’aucuns appellent déjà, « le génie de Bankim ». Il rentre dans l’histoire.