Il a soutenu avec brio une thèse de doctorat sur la : « centrale Turbine-vapeur-solaire : innovation et modélisation du rendement ».
Par Mairama Damda
C’est une soutenance qui a fait courir grand monde , il y a quelques mois, à l’école nationale polytechnique de Yaoundé. Entre les curieux qui faisaient les va et vient, la famille et les connaissances, la salle où El Hadj Ali Aoudou, a soutenu sa thèse de doctorat, était comble. Ayant pour thème « centrale turbine-vapeur-solaire (TVS) : innovation et modélisation du rendement », l’auditoire a écouté l’exposant pendant près de trois quart d’heure. Le sujet de cette thèse de doctorat a été élaboré à partir de ses travaux de master II obtenu en 2016 et qui portait sur la « transformation des centrales thermiques d’urgences (CTU) : du diesel électrique au Turbine vapeur solaire (Tvs) : le cas d’Ahala. »
D’après le nouveau docteur, ses travaux peuvent aider le Cameroun à se mettre au même niveau que d’autres pays africains, dotés des capacités de production d’énergie électrique industrielle par le moyen des énergies renouvelables. Il s’agit de permettre à sa population de vivre sans crainte du délestage. Cette confiance retrouvée permettra à celle-ci de s’approprier définitivement de la politique de l’émergence du Cameroun.
Né dans le Nord en 1952, le jeune Ali Aoudou rêvait d’être médecin. Mais après l’obtention de son certificat d’études primaires et élémentaires (Cepe), et de son certificat d’aptitude professionnelle (CAP) à Garoua, il rejoint Yaoundé, où il intègre le collège Madeleine. Il échoue au probatoire. Et cet échec le ramène à Garoua où il fait des « petits boulots » pas bien rémunérés. De retour à Yaoundé pour reprendre ses études, il se rend par la suite à Dakar, où il va suivre une formation en météorologie. Avant d’y aller, Ali Aoudou passe le concours d’entrée à l’école des Postes et Télécommunications. Coupé du Cameroun, c’est par la force du hasard, qu’il revient à Yaoundé, ceci grâce à un ami qui l’informe de son admission audit concours.
Unique ressortissant du Grand-Nord, à avoir été admis, il commence à prendre les cours, grâce à l’intervention de « Babalé ». Après son diplôme obtenu à l’école des postes, ce père de 10 enfants, devient agent technique de télécommunications, puis technicien de télécommunication, et ingénieur des travaux de télécommunication. Assoiffé du savoir, en 1975, il intègre Polytech de Yaoundé, pour devenir ingénieur en conception en génie électrique. Devenu ingénieur en génie électrique en 1978, il allie ses connaissances en postes et télécommunication à, celles acquises en génie électrique. Et ce background lui permet de devenir indispensable au Minpostel, à Camtel, notamment pour l’installation des fax, des lignes téléphoniques.
Il se souvient des personnalités pour lesquelles il a travaillé dont Inoni Ephraim, ancien Premier ministre, Sadou Hayatou, ancien Premier ministre, l’actuel ministre de la Justice, Kontchou Kouemeni. D’autres souvenirs qu’il garde, sont ceux : « d’avoir travaillé dans la chambre de Jacques Chirac à Garoua. Je me suis retrouvé dans un couloir, où Hervé Bourges, Paul Biya et Jacques étaient en train d’échanger ; je me suis retiré ».
Maillon indispensable à Camtel, le septuagénaire se réjouit d’avoir tracé la fibre optique à Camtel. « La fibre optique de Ngoumou à Meidugu, je connais le nombre de kilomètres qui sépare ces deux lieux. J’ai tracé jusqu’à Kousseri, passant par Garoua, avec la boucle que j’ai prévue, on devait passer par Ngaoundéré », résume-t-il. Amer, il aurait souhaité avoir « une médaille » pour service rendu au Cameroun ; mais elle n’est jamais venue.
Enseignant à l’école des Postes pendant 10 ans, Ali Aoudou rêve désormais d’être fondateur ou à défaut, diriger un institut privé d’enseignement supérieur (Ipes) en technologie. Celui-ci sera basé à Garoua : sa ville.