Ils représentent les frais d’examens et concours versés par les candidats aux opérateurs de téléphonie mobile et des autres partenaires du Minesec.
Par Nadine Ndjomo
Opérationnel depuis l’année scolaire 2018/2019, le payement des frais d’examens officiels et concours au Cameroun, par mobile money a permis au ministère des Enseignements secondaires de sécuriser plus de 48 milliards FCfa (48 232 538 323 FCfa), en trois ans, a-t-on appris d’une source. Lors de la première année scolaire (2018/2019), 1.109.471 élèves ont versé des frais d’examens. Et le montant récolté était de plus de 16 milliards Fcfa (16.407.721. 623 FCfa). Pour le compte de l’année scolaire 2019/2020, le Minesec a récolté 15.652.028.000, déposés par 1.143.550 d’élèves. Et en 2020/2021, 16.172.788.700 FCfa ont été versés par 1.119.451 d’élèves. « Les données pour l’année scolaire 2021/2022 sont en cours de traitements », ajoute notre source. Durant ces trois années, la Campost a enregistré 486.712.000 millions FCfa, Express Union, 2.750.001.000 FCfa, MTN, 501.101.000 FCfa, Orange, 272.500.310.000, Afriland 91.140.500 FCfa. « Les chiffres d’Ecobank ne sont pas encore disponibles », poursuit notre source.
Et c’est pour procéder à l’évaluation de ce processus que le Pr Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires, a réuni à Douala le 15 octobre dernier, les opérateurs de téléphonies partenaires, responsables des établissements scolaires et responsables d’association des parents d’élèves et enseignants (Apee). De ces échanges, il ressort que de nombreuses irrégularités ont émaillé le processus de digitalisation des frais d’examens officiels et concours. Et l’une des solutions pour résoudre ces dysfonctionnements : la sensibilisation de la communauté éducative nationale et la contribution aux fins de réorientations de cette initiative.
Matricule unique
Les résolutions prises à l’issue de cette rencontre, qui seront implémentées dans tout le pays sont : exiger le paiement des frais à partir des terminaux numériques , proscrire l’installation des opérateurs partenaires au sein des établissements scolaires ; utiliser le matricule unique généré par le système, pour toutes les transactions à faire pour l’élève, proscrire les intermédiaires dans le processus, notamment les agents financiers des établissements ; procéder au rapprochement systématique des statistiques des paiements entre les établissements scolaires et les opérateurs partenaires ; utiliser les fonds ainsi collectés et redistribués au profit des établissements pour le fonctionnement, le développement et le rayonnement de l’école ; designer des points focaux dans les établissements scolaires qui participeront à la construction de la base de données en chargeant dès la fin de l’année scolaire les noms des élèves par classe, grâce à un système de login et de mot de passe, informer sans délais le ministre des Enseignements secondaires de l’absence de signataire d’un compte pour cause de décès ou de quelque indisponibilité, en vue de son remplacement immédiat.
En rappel, la digitalisation du paiement des contributions exigibles et des frais d’examens au Minesec est une initiative du Pr Nalova Lyonga. Les objectifs de la digitalisation des frais vise : la sécurisation des fonds destinés au fonctionnement des unités scolaires du Minesec, la maîtrise des effectifs dans les établissements scolaires, la programmation aisée des actions à mener dans les unités scolaires ; l’amélioration de la gouvernance scolaire avec en toile de fond, la transparence, la traçabilité et la participation à la gestion des établissements.
Malgré ces objectifs « clairs », on se souvient tout de même que des voix de certains responsables d’établissements, notamment des proviseurs, s’étaient élevées pour décrier cette nouvelle manière de procéder. Car, d’après eux, la digitalisation des frais d’examens et concours encadrés par le Minesec ne permet pas la dextérité dans le traitement des dossiers. Conséquence : « nous sommes obligés de faire des emprunts, parfois chez des usuriers, surtout lorsque la situation doit être résolue dans l’urgence. Et quand on reçoit les fonds des mois après, nous remboursons nos dettes. Et les intérêts, nous les payons souvent de nos poches. Une situation qui est très désagréable», se plaignait un proviseur en service dans la région de l’Extrême-Nord. Mais au vu de la situation, le payement des frais d’examens officiels et concours ont encore de beaux jours au Cameroun.