Et les 20% restant sont du ressort de l’OBC
Par Nadine Ndjomo
Le processus pour le choix la sélection des épreuves est complexe. Pour le brevet d’étude du premier cycle (Bepc) et le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) par exemple, les épreuves sont conçues, composées et sélectionnées au niveau national. Les enseignants et les inspecteurs pédagogiques régionaux et nationaux s’en occupent. Le choix définitif des épreuves qui seront proposées aux candidats revient aux inspecteurs nationaux. Une fois les épreuves sélectionnées au niveau central, celles-ci sont photocopiées par le nombre de candidats, par sous-centre et envoyées dans les dix régions du Cameroun. Et contrairement aux examens de l’office du baccalauréat du Cameroun (OBC), « Les corrections et les délibérations du Bepc et du CAP sont gérées dans les régions. Or, pour le probatoire et le bac toutes les copies sont acheminées à l’OBC à Yaoundé. Et elles sont ensuite dispatchées à travers le pays. Les copies de la région du Centre peuvent être corrigées à l’Ouest… Pour le Bepc et le CAP, les notes sous-anonymats sont envoyées dans les services centraux. C’est à eux d’arrêter les admissibilités », explique Oumane, enseignant au lycée de Mandama dans la région du Nord. Il y a quelques années, tout le processus de la conception des épreuves, était géré par le service central.
Actuellement, c’est presque toujours le cas, pour le probatoire et le baccalauréat. Presque car, le processus de sélection des épreuves définitives aux examens de fin d’année est géré à 80% par le service central des enseignements secondaires et par l’OBC et à 20% par les enseignants en service, dans les différents lycées du pays et leurs inspecteurs régionaux. « Au début de chaque année scolaire, nous demandons à certains enseignants capés de proposer des sujets pour constituer les épreuves que nous devons proposer aux inspecteurs régionaux, en vue des examens de fin d’année. Les sujets viennent des départements. Puis, nous les sélectionnons au niveau régional pour les envoyer dans les services centraux », déclare David Martin inspecteur pédagogique de philosophie dans la région du Nord. Dans chaque matière, les inspecteurs pédagogiques proposent deux à trois sujets de différents types. « Dans le cas de la philosophie, il peut avoir un sujet de dissertation, un sujet de commentaire et une citation », indique David Martin.
COMMISSIONS
Une fois les sujets acheminés au service central, des commissions sont formées par des animateurs pédagogiques. On parle de trois à quatre. Ce sont elles qui sont chargées du corbeillage des épreuves. D’après un habitué desdites commissions, animateur pédagogique « le corbeillage consiste à structurer les différents sujets envoyés par les régions. Les membres s’occupent de la structuration et de la mise en forme des épreuves. Car, la plupart du temps, nous recevons des sujets et non des épreuves en bonne et due forme. C’est donc à nous de composer les épreuves à base des sujets reçus. Nous les reformulons s’ils sont mal libellés », détaille-t-il. En plus, de la structuration, les commissions « toilettage » sont aussi chargées de mettre de côté les sujets proposés il y a trois ans et plus, et de proposer de corriger les épreuves qu’ils ont conçues et ce, dans toutes les matières. Ce travail est fait sous le regard d’un inspecteur coordonnateur. « C’est lui qui est chargé de transmettre les épreuves sélectionnées à l’OBC » apprend-on.
A l’OBC, les épreuves « bonnes à utiliser » sont gardées dans des banques d’épreuves. A deux mois des examens, un tirage au sort est fait pour chaque matière et pour chaque examen. Aussi bien pour l’enseignement général que l’enseignement technique. Comme pour le Bepc, les épreuves choisies sont multipliées à «Yaoundé » par le nombre de candidats et par le nombre de centres et sous-centres, scellées dans les paquets et acheminées dans les différentes régions. Pour les épreuves pratiques de l’enseignement technique, « les activités sont connues à l’avance », déclare un enseignant du lycée technique de Ngaoundal, dans le Djérem, région de l’Adamaoua.
Pour la filière comptabilité assisté par ordinateur (Cgao) par exemple, au cours de l’année on enseigne aux élèves l’utilisation des logiciels Lesage et Excell. Les épreuves sont proposées par les enseignants. Et elles suivent le processus normal de sélection. Mais au niveau de l’OBC, « deux sujets sur les deux logiciels sont retenus. Et ils sont envoyés dans les sous-centres. Le jour de l’examen, c’est au candidat de faire le choix de l’épreuve sur laquelle il veut composer. Ce choix est opéré grâce au tirage au sort. Le tirage au sort est fait sous la supervision d’un enseignant ou d’un examinateur », indiquait Aboubakar, proviseur du lycée technique de Ngaoundal.
Les pratiques se corrigent en régions. Les examinateurs « anonyment », corrigent et attribuent les notes aux candidats. Et ce sont les notes qui sont envoyées à l’OBC. D’après Mr Aboubakar, « dans les épreuves pratiques, il y a comme une indépendance au niveau des établissements ». Une indépendance dont bénéficie aussi le sous-secteur anglophone, dont le processus de sélection des épreuves à proposer lors des examens de fin d’année est différent, de celui de la sous-section francophone.