Président de l’ONG Action pour l’éducation-le développement et la bonne gouvernance au Cameroun.
Propos recueillis par N.N
Quel est le rôle de Action pour l’éducation-le développement et la bonne gouvernance au Cameroun?
Apec Cameroun est une association à but non lucratif qui s’est donnée 4 principales missions à savoir : la promotion de l’éducation, la promotion de la santé, la protection de l’environnement, de la forêt, de la faune et la lutte contre les changements climatiques, la promotion de la bonne gouvernance à travers la promotion des droits des personnes socialement vulnérables. L’association était représentée dans les 10 régions du Cameroun jusqu’en fin 2019. Pour des raisons matérielles et financières d’une part et les impacts de la crise socio politiques d’autre part, nous avons dû revoir nos plans, en réduisant nos zones d’activités. Ce qui fait que pour être plus efficace, nous nous sommes limitées à 7 régions dont les 3 régions septentrionales, l’Ouest, l’Est, le littoral et le Centre.
Le fait que la région de l’Est fait partie des zones d’éducation prioritaire a-t-il un lien avec ce choix de la ville de Bertoua, comme siège de l’Apec?
Le choix de la région de l’Est comme siège n’a pas été un choix à priori. Toutefois il faut reconnaitre que c’est dans cette région que l’idée de créer cette association est venue. C’est là également que les besoins en matière d’éducation, de santé et du développement se font les plus ressentir. C’est d’ailleurs sur ces besoins que se fondent nos objectifs. Le positionnement majeur de notre structure à Bertoua, répond à un double souci : être focus sur les problèmes et besoins identifiés et adapter les solutions aux situations par la proximité. Je tiens à souligner que les représentations régionales selon les besoins et les contextes n’appliquent pas tous nos programmes. Ils adoptent ceux qui répondent aux besoins les plus urgents et cruciaux de leurs localités.
A combien s’élèvent les taux de scolarisation et d’alphabétisation dans la région de l’Est?
La question d’éducation est un problème général. Mais l’Est est la région la plus touchée. Les statistiques montrent aujourd’hui que près de 15 à 20% d’enfants en âge scolaire ne vont pas à l’école ou bien l’ont quitté pour des raisons diverses : la déperdition scolaire, l’insécurité, le travail dans les mines d’or, les grossesses et mariages précoces pour ne citer que ces exemples. Et on ne peut parler d’effets sans faire allusion aux causes. Les principales sont : la pauvreté, l’ignorance ou le refus de certains parents à envoyer les enfants à l’école, le faible développement local, le faible accès à l’information, la méconnaissance des droits des enfants.
Quelles sont les zones les plus enclavées de l’Est?
Les zones les plus touchées sont : les zones d’exploitation minières ( Betare oya, Ngouara, kete , Batouri…) Et les zones forestières. On peut également citées les zones accueillant les réfugiés centrafricains. Tous ont un grand problème de scolarisation. Les zones les plus enclavées sont pour la plupart les zones d’exploitation forestière: le département de la Boumba et Ngoko et celui de la kadey sont les plus concernés.
Que préconisez-vous pour changer cette situation ?
Comme piste de solution, il faut une action holistique pour booster et accélérer le développement local, ce qui va réduire la pauvreté, faire évoluer les mentalités et contribuer aux changements des comportements. L’accès à l’information à travers les médias, les radios communautaires et les NTIC contribueront à l’éducation des populations sur les thématiques à caractère sociales, éducatives, politiques. Va faire participer le maximum des couches à leur prise en compte dans les prises de décisions.