directeur de l’Office du baccalauréat du Cameroun.
Propos recueillis par C.T
Dans la présentation de la dernière édition du classement de l’OBC, vous annoncez un changement de paradigme, en partant de la salle de classe vers les salles d’examens certificatifs. En quoi cela consiste-t-il exactement ?
Nous disons changer de paradigme en partant des salles de classes pour les salles s’examens en ce sens que pour nous, le palmarès doit dorénavant être non plus seulement une revue des résultats, mais également et surtout un instrument de valorisation et de réduction des écarts et des disparités, de promotion et d’incitation à la performance. Dans cette perspective, trois éléments seront pris en compte : la valorisation des parties prenantes. A ce niveau, le palmarès cesse d’être l’affaire des seuls lauréats comme individus, mais également celle d’autres intervenants ; la situation administrative. Le palmarès va s’adapter au contexte de la décentralisation par la production des numéros spéciaux et des hors-séries adaptés à chaque région. Un outil d’aide à la prise de décision. L’identification des disciplines scolaires pour lesquelles les candidats éprouvent des difficultés au regard du taux de réussite affiché, permettra de questionner, outre le niveau de réussite réel des élèves, la qualité des enseignements et le système d’évaluation.
Qu’est ce qui justifie ce changement ?
Les systèmes, quels qu’ils soient, se veulent évolutifs. Le système éducatif n’échappe pas à cette exigence. Le passage de l’Approche par les objectifs à celle par les compétences, qui rentre en droite ligne des très hautes instructions de la hiérarchie, peut également apparaitre comme une des raisons fondamentales de ce changement.
S’agissant des disciplines, vous relevez le faible rendement des candidats dans les matières scientifiques. D’après-vous, qu’est-ce qui peut être la cause de ces mauvaises notes ?
Les rendements forts déplorables des candidats dans les matières scientifiques et techniques peuvent trouver justifications à plusieurs niveaux. Mais, il appartient à l’OBC qui est chargé d’organiser les examens et de publier les résultats de relever les faits saillants y résultant, et d’autres structures, notamment la chaîne pédagogique, d’analyser lesdits résultats et de proposer d’éventuelles solutions.
L’OBC a-t-il réfléchi à des propositions pouvant améliorer les performances des élèves dans les matières scientifiques ?
Le changement de paradigme évoqué plus haut, nous commande de prendre en compte un certain nombre d’acteurs dans l’amélioration des performances de nos enfants. A ce titre, les contributions de tous les maillons de la communauté éducative à savoir les enseignants, les parents, les responsables administratifs, mais aussi les catégories socioprofessionnelles auxquels s’adresse ce palmarès sont les bienvenues.
Avez-vous identifié des matières où les candidats excellent particulièrement ?
Parce que le palmarès se veut mélioratif et indicateur d’une saine émulation entre les établissements à travers les performances des candidats, le but étant d’inciter aussi bien les apprenants que les encadreurs à de meilleurs rendements, notre attention a beaucoup plus été portée sur les matières à rendements déplorables. Néanmoins, les candidats excellent en éducation physique et sportive à tous les examens, en histoire et ou géographie, pour ne citer que ceux-là.
16 ans après le tout premier palmarès, pouvez-vous dire si la publication de ce classement a eu un impact positif sur les performances (au niveau individuel et collectif) ?
Les fluctuations que le palmarès connait au-delà du top 5 ces dernières années sont un premier indice de ce que les améliorations tant au niveau individuel que collectif ont cours. L’intérêt des établissements pour les relevés de notes collectifs est également un signe de l’impact considérable que revêt ce document. Ainsi que le recours systématique à des tests de sélection lors du recrutement des élèves dans de nombreux établissements, sans oublier le choix des parents orienté par le palmarès pour l’inscription de leur progéniture dans un établissement qui est un indice clair de ce que des améliorations tant au niveau individuel que collectif ont cours.
Doit-on s’attendre à d’autres innovations dans la présentation des futurs classements ?
L’OBC se doit de rester ouvert aux apports de tous les maillons de la communauté éducative. Les innovations dans la perspective du futur classement seront fonction de l’accueil que l’ensemble des cibles visées par le palmarès lui auront réservé.