Au Cameroun certains frais sont toujours exigés aux élèves.
Par Ali
Au Cameroun, les actes parlent plus que les paroles. A quelques jours de la rentrée scolaire 2021-2022, de nombreux parents, ayant des enfants scolarisés dans les écoles publiques primaires, se tournent les pouces. Le motif : ils rechignent à verser les frais à l’association des parents d’élèves et enseignants( Apee), qui sont pourtant obligatoire. Or dans son discours adressé aux camerounais le 10 février 2000 à la veille de la fête de la jeunesse, Paul Biya, le président de la République du Cameroun, annonçait la gratuité des frais de scolarité dès la prochaine rentrée scolaire, des élèves inscrits dans les écoles primaires publiques.
Sauf que 20 ans après, en faisant le point, on se rend compte que l’école primaire n’est pas gratuite. « Les parents ne versent certes plus les frais d’inscription comme c’était le cas jadis, mais ils versent d’autres frais, comme ceux de l’Apee. Et dans d’autres établissements, en plus des frais d’Apee, il y a des frais que les enseignants où les responsables d’établissements exigent aux parents, à la veille des examens de fin de séquences. Cet argent sert à faire des photocopies des épreuves. Et si un élève ne verse pas ces sous, il n’a pas droit aux épreuves. Ces frais oscillent souvent entre 300 et 500 FCfa », explique Ismael, enseignant à la retraite.
Suppression des frais de scolarité ou changement de mots ? Oumarou penche plus tôt pour le changement de termes. « Car c’est de cela qu’il s’agit », lance-t-il a priori avant d’ajouter : « quelque part, les frais d’Apee ont remplacé les frais d’inscription. Et ce, même s’il est vrai que les frais d’Apee ne sont pas un fait, une obligation de l’Etat. Les frais d’Apee sont une volonté des parents qui se sont mis ensemble en association et ont décidé de soutenir les établissements dans lesquels leurs enfants sont scolarisés. L’Apee a pour base, la loi portant création d’une association au Cameroun, qui date de 1990. Mais le fait que les responsables d’établissements scolaires jouent désormais un rôle actif dans la gestion ou le fonctionnement de cette association, au point de fixer et d’exiger un quota aux parents. Et ces frais d’Apee sont plus élevés que les 1.500 FCfa ou 5.000 FCfa, que nos parents donnaient pour nos frais d’inscription. C’est le terme frais d’inscription qui a disparu. Mais les frais de scolarité demeurent. »
Si l’instruction du chef de l’Etat était appliquée, c’est 345.9294 élèves du primaire au Cameroun, qui seraient concernés, d’après les chiffres du ministère de l’Education de l’année scolaire 2020-2021.