En plus de 10 ans, ces groupes qui encadrent les candidats à l’Ens, l’Iric, l’Emia, Polytech, Esstic, Cenajes à Yaoundé, sont passés de 5 à près de 30 ans.
Par N.N
Proposés aux candidats qui souhaitent intégrer l’école normale supérieure (Ens), l’institut des relations internationales du Cameroun (Iric), l’école militaire interarmées (Emia), Polytech, l’institut national de la jeunesse et des sports (Injs), l’école des Travaux publics, l’école supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), les groupes de prépas à ces concours de grandes écoles au Cameroun, sont passés de cinq il y a plus de 10 ans à une plus d’une trentaine. «Au départ, l’activité se portait bien. Nous n’étions pas nombreux. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Plus de 10 ans après, on dénombre près d’une quarantaine de groupes de prépas. Résultat, les parts du marché ont été grignotés par les autres. Les classes qui, autrefois, accueillaient 15 parfois 30 élèves, accueillent à peine une dizaine d’élèves», analyse Raymond O. responsable d’une classe de prépas, au lieu-dit Château, à Yaoundé, en cette fin de matinée du 14 août.
Pour lui, l’arrivée des nouveaux groupes a chamboulé la grille tarifaire. « Dans certains groupes, les candidats payent les frais de prépas en deux tranches ; sur deux mois. Pour les concours de l’Injs, l’Esstic, le Cenajes, Polytech, l’École de postes, l’Ens, les greffes, l’Ifcpa, les Infirmiers diplômés d’Etat (IDE), les frais s’élèvent à 45.000 FCfa, 30.000 FCfa pour la première tranche et 15.000 FCfa, pour la deuxième tranche. Pour les concours de l’Enam, la Police, l’Emia, l’Iric, les frais sont de 50.000 FCfa. Pour l’Ens second cycle et l’Enset, les frais de prépas s’élèvent à 60.000 FCfa », développe Arthur T. un autre promoteur de groupe de prépas.
Les cours se déroulent dans les salles de classe des établissements secondaires de Ngoa-ekellé. « Nous les louons. Les responsables nous les laissent à des prix modiques», confient les deux promoteurs. Les cours sont dispensés de lundi à samedi. Certains candidats optent pour trois mois et d’autres, pour neuf. «Ceux de neuf mois, déboursent 150.000 FCfa, en trois tranches. En sus, il y a des cours à domicile. Et les frais s’élèvent à 250.000 FCfa », informe un autre promoteur, ancien étudiant de physique à l’université de Yaoundé I.
Certains doctorants et lui, font partie des «enseignants» qui dispensent les cours à ces candidats en quête d’intégration dans les grandes écoles du Cameroun. Agé de près de 40 ans, il dit avoir le secret de réussite pour ces concours, parfois inaccessibles. Chose curieuse, lui-même a essayé de passer ces concours à maintes reprises, mais ces tentatives ont toujours été soldées par des échecs. Tout comme sa cadette. Nonobstant, le promoteur persiste et signe, les candidats aux concours des grandes écoles au Cameroun qui suivent les cours chez lui, les obtiennent pour la plupart. « Il arrive aussi que nous recrutions des enseignants chevronnés. Et là, le résultat est sans appel. Le taux de réussite à ces différents concours est légèrement supérieur à 50% », rassure l’ancien candidat de l’Enam.
Et c’est d’ailleurs ces résultats qui font fleurir ces groupes de prépas à Yaoundé et font davantage de recrues au sein des jeunes diplômés, chômeurs, ceux qui rêvent de l’Enam, ou de porter le treillis. « Après l’obtention du baccalauréat, les nouveaux bacheliers sont perdus. Alors, les groupes de prépas jouent un rôle d’orientation pour chaque candidat en fonction du concours qu’il souhaite présenter. Il existe donc des groupes spécialisés pour les concours littéraires. Certains groupes littéraires orientent les candidats vers les concours scientifiques. Car, il y a certains concours scientifiques que les littéraires peuvent présenter et qui ont plus d’ouvertures », motive Arthur T.
Et une fois dans les salles de classe, les futurs candidats aux grandes écoles n’y voient que du feu, bien que certains ne comprennent pas toujours ce qui se fait aux tableaux. « Nos enseignants sont compétents et nous leur faisons entièrement confiance », déclare Myriam, sans conviction. Candidate au concours de l’Enam, elle est certaine de pouvoir passer la phase écrite, « grâce à l’équilibre régional. » Quant aux oraux, c’est une autre histoire. Plus complexe.