boursier du Fulbright et de la Mandela Washington Fellowship.
Interview réalisée par Nadine Ndjomo
L’ambassade des Etats Unis au Cameroun, a organisé du 20 au 21 janvier 2022, un programme de sensibilisation des universités américaines. Votre objectif a-t-il été atteint ?
Le programme, visiter l’Amérique en deux jours est un programme de partage d’expériences avec les alumni (anciens bénéficiaires d’un programme américain) et sensibilisation sur les différents programmes financés par l’ambassade des États-Unis, qui a pu réunir des universitaires, des étudiants des universités de Yaoundé pendant deux jours. Il y a de nombreux étudiants de l’université de Yaoundé II, qui ont fait le déplacement. Il y avait également des étudiants de l’université de Bamenda. Ces derniers ont pu participer aux différentes activités menées pendant ces deux jours. Nous pensons que les objectifs ont été atteints. Car, tous les participants sortaient de ces différents événements-panels satisfaits, avec de nombreuses questions et réponses. Cela, nous fait croire que dans les prochains jours, cette satisfaction va se manifester par le dépôt de plusieurs candidatures.
Combien de visiteurs avez-vous reçu ?
Nous ne pouvons avoir des chiffres exacts. Nous avons reçu dans les différents stands et différentes activités plus de 5000 étudiants et professionnels. Nous avons aussi reçu, de nombreux jeunes, qui n’étaient pas étudiants. Tous recherchaient la bonne information et les détails sur chaque programme, comment postuler? Les canevas? Les étapes à suivre pour bénéficier d’un programme financé par le département d’Etat américain.
Vous qui êtes ancien boursier de Fulbright, est-il facile d’avoir accès aux différents programmes éducatifs qu’offre l’ambassade des États-Unis au Cameroun, ou encore, aux bases des données en lignes ou aux ressources documentaires ?
En tant que boursier du Fulbright et de la bourse dénommée Mandela Washington Fellowship, car j’ai bénéficié de deux bourses américaines financées par le département d’État à travers l’ambassade des États-Unis, je peux dire qu’il est à la fois facile et difficile de bénéficier d’un programme américain. Je tiens à rappeler que chaque année, au moins 100 camerounais sont sélectionnés à travers un programme financé par l’ambassade. Il y a 16 différents programmes financés par l’ambassade. Les programmes qui concernent les élèves du lycée, les étudiants, les professionnels dans différents domaines, les enseignants. Tout le monde trouve son compte. Pour bénéficier d’un programme américain, pour ceux qui sont du système francophone, en général la première barrière est la langue anglaise. Il faut parler couramment anglais. C’est indispensable. L’autre obstacle c’est le leadership. Les programmes américains sont très sélectifs. C’est très facile pour ceux qui ont un très bon background en leadership et entrepreneuriat. Il ne suffit pas simplement d’avoir des diplômes et d’avoir de très bonnes notes à l’université. Mais il faut aussi avoir cet esprit de jeune leader. Celui qui apporte du positif dans sa communauté. Il faut être ce jeune qui change les mentalités des autres à travers des actes positifs tels que le volontariat, les activités dans les clubs universitaires ou des mini-activités de leadership dans des quartiers. Il y a plusieurs programmes en ligne. La bibliothèque est disponible pour toutes les personnes qui s’inscrivent pour un programme. Vous vous rendez à l’ambassade selon un programme bien établi et vous y avez accès. Il y a plusieurs ressources en ligne, pour ceux qui s’inscrivent sur la plateforme dénommée yali network. Des mails vous sont envoyés chaque mois. Il y a des cours dans différents domaines que tout le monde peut bien faire en français, en anglais, en espagnol. Il suffit de se connecter et suivre les liens et vous avez une base de données bien fournie dans différents domaines. Pour conclure sur cette question, je dirai qu’il est facile pour celui qui est bien préparé d’obtenir un programme. Chaque année, au moins 100 jeunes camerounais sont sélectionnés pour aller aux États-Unis. La durée des programmes varie de deux semaines à deux ans. Le programme de deux ans est pour ceux qui partent faire un master, ou un programme de recherche à travers le Fulbright. Il y a des programmes de deux semaines à trois mois. Vous avez plusieurs programmes comme l’IVLP, le Mandela Washington Fellowship qui est de trois mois maximum, le Fulbright teaching excellence. Il suffit juste de se connecter sur le site de l’ambassade des États-Unis et vous aurez tous les détails. La période à laquelle le programme est lancée, la date limite et la procédure à suivre pour être sélectionnée jusqu’à son départ pour les États-Unis.
Comment avez-vous fait pour obtenir ces deux bourses ?
Ce qu’il faut rappeler aux postulants et aux jeunes étudiants est que, pour obtenir une bonne bourse, il faut se préparer au moins deux ans à l’avance. Les bourses américaines sont sélectives. Moi j’ai commencé à travailler mon accès en master. Car, je me préparais déjà à travers des formations en langue. J’étais basé à l’université de Ngaoundéré. Nous n’avons pas des centres de formations anglaises comme dans la capitale. J’ai dû travailler dur avec mon ordinateur. Je suivais des cours en ligne en anglais. Aussi, j’étais déjà engagé dans les différentes activités de volontariat, et cela a fait mon cv, cela a construit ma personnalité. J’avais un très bon thème de recherche. Je suis docteur à l’université de Ngaoundéré. Mon thème de recherche cadrait avec le laboratoire de recherche qui m’a accueilli, le laboratoire mécanique Aérospatiale et ingénierie de l’université de Columbia MO.USA. Quand on recherche une opportunité dans un domaine, on doit se préparer à l’avance en parlant couramment anglais, en ayant de très bonnes notes, aussi de très bonnes relations avec les professeurs. Car, on va demander des lettres de recommandation. Si vous n’avez pas de très bonnes relations avec vos professeurs, vous n’aurez pas de lettre de recommandation et votre candidature sera mise de côté. La lettre de recommandation pèse pour la sélection de votre candidature. J’ai eu aussi à avoir des activités de volontariat à travers mon organisation et cela a également fortement pesé dans mon cv pour ma sélection. J’ai eu de très bonnes notes. J’ai fini mon année de master avec une mention très bien, avec une très bonne moyenne. Tous les critères de sélection, d’éligibilité, je les remplissais. C’est cela qui m’a ouvert la porte pour obtenir deux programmes financés par l’ambassade des Etats-Unis. Opportunité qui est rare et presqu’impossible à avoir.
Quels conseils pouvez-vous donner aux étudiants qui souhaiteraient suivre votre exemple et réussir ?
Ce que je conseille aux étudiants qui aimeraient suivre mon exemple et obtenir différentes opportunités où le Fulbright, est en général ce que j’ai toujours partagé à travers mes séminaires et formations dans les différentes universités du Cameroun. En premier lieu, je dis toujours à mes collègues et étudiants de travailler, de focaliser leur énergie sur les choses utiles. Laisser tout ce qui n’apporte rien dans notre background. Il faut cesser de perdre du temps inutilement devant les jeux de hasard tels que pari foot. Rester longtemps devant son téléviseur à regarder le match de football du matin au soir. Il faut d’abord commencer à s’organiser, à être dynamique positivement dans les domaines dans lesquels on recherche les opportunités. Lorsque vous recherchez des opportunités, vous devez être correct et assidu à travers vos actes et vos résultats. Même à travers les pages sociales, il faut que vous ayez de très bonnes pages d’actualité (Facebook, Twitter, Instagram) qui révèlent nos activités à travers vos actes qu’ils soient associatifs ou professionnels. Ce que je conseille est de s’occuper et d’apprendre de nouvelles compétences, d’être engagé dans des forums, de nouvelles activités. Cela construit son cv et permet d’acquérir de l’expérience. Pour les francophones au Cameroun, il faut qu’ils apprennent l’anglais. Si vous n’avez pas des moyens financiers, utiliser les cours via YouTube. Ainsi, passons le temps à apprendre en ligne des choses utiles pour augmenter nos compétences quotidiennes. Évitons de gaspiller du temps pour des choses inutiles sur les réseaux sociaux; à regarder des directs qui ne sont pas instructifs pour notre carrière ou notre background académique. En conclusion, je dirai de travailler dur car rien n’est facile ni acquis. Il faut travailler sur sa langue, sur son leadership. Surtout mettre Dieu devant, car que nous soyons musulman ou chrétien, il est très important de mettre Dieu devant nos projets. La vie est un parcours, un voyage semé d’embûches. Sans Dieu, nous serions comme des feuilles emportées par le vent qui ne sauraient où elles atterriront. Je conseille alors à mes collègues et amis de croire en Dieu et de bosser très dur.
Besoin de cette bourse
Bonjour Madame
La bourse est actuellement disponible. Consultez le site de l’ambassade des Etats-unis au Cameroun. Merci