Vieux de 56 ans, cette école catholique était autrefois réservée exclusivement aux filles.
Par Nadine Ndjomo
Une ondée arrose le collège Joseph Stintzi ce 6 septembre, jour de rentrée scolaire au Cameroun. Le ciel, de couleur grise, laisse darder quelques rayons de soleil, de manière subtile. Le vert du sapin, planté au milieu de ce collège catholique est d’un éclat jovial. La cour est vide. Tous les élèves sont dans la grande salle, où vient de se tenir une célébration eucharistique ; dont l’objectif est de souhaiter la bienvenue aux élèves, enseignants et de bénir les salles de classe.
La voix du «maître de céans» inonde l’enceinte. Il introduit la sœur principale, Elisabeth Nga Etogo ; qui ne tarde pas d’occuper l’estrade, pour faire son discours. Dans son laïus, qu’elle veut parfois interactif, la nouvelle responsable du collège Joseph Stintzi est précise, concise et profonde dans ses paroles; tout en rendant parfois, son auditoire euphorique. Le bilan du collège Stintzi, aux derniers examens de fin d’année est positif. La principale le rappelle : « 100% au brevet d’études du premier cycle (Bepc), 95% au probatoire toutes les filières confondues, 84% au baccalauréat ». Aux élèves qui veulent réussir leurs examens de fin d’année, conseille-t-elle, « il faut rester connecté à Dieu, car ses data ne finissent jamais. Il faut suivre l’exemple des ainés et faire un 100%. Pour y arriver, il faut avoir des principes que sont la volonté, la confiance en soin ; la conviction, tout en se donnant les moyens d’atteindre ses objectifs, faire ses devoirs, être assidus, participer aux cours et lire ses cours.» Aux enseignants, la sœur Elisabeth Nga Etogo, recommande travail et abnégation, comme toujours.
Raccompagnée par des notes de piano, la sœur cède sa place aux différents enseignants qui se présentent aux élèves. Cette présentation est rythmée par des applaudissements des apprenants et quelques youyous. Entre les bancs, certains élèves, vêtues de robes, aux voix fluettes, cheveux très courts, apprécient et déprécient les différents enseignants qui se succèdent. « Je n’aime pas le prof-là, il est très sévère. Je préfère l’autre en chemisette blanche », murmure, une adolescente à sa voisine de banc. Et cette dernière de rétorquer : « je croyais qu’on devait enlever Mr Enama, il est très rigoureux. »
Au collège Joseph Stinzi, Mr Enama est la figure de la discipline. C’est lui qui fait régner l’ordre dans cette école, dont le credo est : travail, discipline, charité. Et c’est lui qui annonce les dernières articulations de la journée, dans cette grande salle. Il est 12h05. C’est la prière, en ode à Marie, sur)tout. Puis la pause. L’entrée dans les salles de classe pour la prise de contact avec les professeurs titulaires, le règlement intérieur et l’emploi du temps.
Créé en 1965, le collège Joseph Stintzi d’Obala est une initiative du regretté évêque Jean Zoa. Et le projet a été financé par les sœurs de Saint Paul de Chartres.