Sa fille de 13 ans a également présenté cet examen dans l’arrondissement du Mayo Baléo.
Par N.N
Si Patoumata Alhamdou pouvait le crier sur tous les toits, elle le ferait. Tant sa joie est immense. Ce 22 juillet, elle a obtenu son certificat d’études primaires (Cep) à Tignère, dans le département du Faro et Déo, région de l’Adamaoua. « Ce sont des enfants qui m’ont informée du fait que les résultats du Cep sont sortis. Et comme j’étais occupée et que j’avais surtout peur de ne pas voir mon nom sur les listes, mon époux a décidé de partir les consulter à ma place. Et quand je l’ai vu revenir, le sourire aux lèvres, j’ai compris que le résultat est positif. Mon époux est très fier de moi. Je le suis aussi », confie la jeune dame.
Mère de deux enfants, Patoumata a une fille de 13 ans, qui a aussi composé son Cep. Dans l’arrondissement de Mayo Baléo, département du Faro et Déo, région de l’Adamaoua, où l’adolescente a passé les épreuves écrites du Cep, les résultats n’étaient pas encore disponibles au moment où nous mettions sous presse. « J’ai hâte que ses résultats tombent. Si elle obtient aussi son examen, je serai très contente. Deux diplômées dans une maison. Je serai très contente », espère cette femme, originaire du Mayo Baléo, avant de se réjouit du fait que ses efforts n’ont pas été vains. Après avoir payé les services d’un répétiteur qui la suivait deux fois la semaine, 2 heures par séance, c’est au bout du cinquième mois qu’elle a décidé de déposer ses dossiers pour le Cep. Car au départ, le projet était autre. « Au départ, Je voulais juste améliorer mon français, améliorer mon élocution. Au vu des efforts que je fournissais au fil de la formation, mon répétiteur m’a proposé de déposer des dossiers pour composer le Cep. Je n’y avais jamais pensé. J’ai donc déposé les dossiers avec l’accord et le soutien de mon époux », raconte cet employé de maison.
Agée de 32 ans, Patoumata est mariée depuis 17 ans. Une situation qui ne semble pas la déranger. « Avec mon époux, nous avons eu deux enfants. Mais J’aurai quand aimé partir à l’école, pour être comme les autres femmes. Je n’ai pas eu cette chance. A l’époque, en plus du fait qu’il n’y avait pas d’écoles dans notre village, et que la seule école proche était à une 30 de kilomètres, j’étais maladive. Ma mère ne voulait donc pas que je m’éloigne d’elle. Elle a préféré me garder à la maison. Et quand j’ai atteint l’adolescence, on m’a mariée. J’avais 15 ans», raconte-t-elle. Désormais titulaire d’un Cep, elle envisage de suivre une formation en informatique et entrevoir un avenir autre, que celui de «domestique».