délégué régional des Enseignements secondaires.
Quel bilan faites-vous de l’année scolaire qui vient de s’achever dans la région de l’Extrême-Nord ?
L’année scolaire 2021-2022 ne s’achève pas encore. Car au moment où je vous accorde cette interview, il y a le GCE qui n’a pas commencé, le concours d’entrée dans les Enieg et les Eniet, tout comme le concours d’entrée en seconde technique. Vous savez que, l’année scolaire a plusieurs objectifs. Par rapport à nos 389 établissements, dont 34 du privé et 355 dans le public. Tout s’est achevé dans de bonnes conditions. Les bulletins de notes ont été remis aux élèves des classes intermédiaires. Pendant que ceux qui sont en classes d’examen, font leurs examens. En parlant du bilan, je fais également allusion aux cours qui ont été programmés par rapport à la couverture annuelle des enseignements. Nous avons enregistré un taux de 85.72%. Par rapport à la couverture annuelle des heures, c’est 87,12% pour un taux de réussite de 68,56% ; pour l’année scolaire. Les 13 et 14 avril 2022, nous avons tenu les finales régionales des Fenasco et actuellement, nous sommes en train de préparer les finales nationales qui auront lieu dans la région du Sud, notamment à Mvomeka’a. Nos athlètes s’apprêtent à y prendre part. Je dis ma gratitude au ministre des Enseignements secondaires, qui a accordé une enveloppe de 9 millions Fcfa pour l’excellence scolaire de l’année scolaire 2020-2021. Cette bourse s’adresse à deux types d’élèves : il y a l’excellence scolaire mais aussi les filles scientifiques. Le moment où on remettait les bulletins, les heureux bénéficiaires ont déchargé leurs bourses.
A quelles difficultés avez-vous fait face ?
Nous avons rencontré comme difficultés, la grève des enseignants qui a duré deux mois. Nous avons été la région la plus impactée par la grève des enseignants. Mais qu’à cela ne tienne, beaucoup de grévistes sont revenus. Ils ont rattrapé les cours. Quand il n’y a pas cours, l’élève ne vient pas à l’école. Heureusement dans le privé, il y a continuité des cours. Même dans certaines écoles publiques. Bien qu’elles soient rares à n’avoir pas fait de grève. Mais nous avons fait avec.
Comment la région de l’Extrême-Nord a-t-elle géré la crise, notamment la grève des enseignants qui a secoué le système éducatif pendant plusieurs mois ? Le programme a-t-il pu être couvert à 100%, pour permettre aux candidats aux examens officiels d’être au même niveau que ceux des autres régions du Cameroun ?
A cause de la grève et même avant la grève, il est possible que compte tenu de la consistance de certains programmes, qu’on n’atteigne pas les 100%. Donc comme je venais de le dire, le taux de couverture a été couvert à 100% selon les établissements, selon les disciplines. Mais dans l’ensemble, ce n’était pas 100%. Même en temps normal, nous avons rarement couvert les 100%. Nos candidats se sont préparés en conséquence, pour les examens officiels. Nous avons fait avec les candidats ce qu’il faut faire. Et actuellement, les dés sont jetés.
Quelle appréciation faites-vous du cas de tricherie dans le Mayo-Tsanaga, où un enseignant était impliqué ? Qu’est-ce qui peut justifier un tel comportement venant d’un enseignant ?
Par rapport au cas de fraude à Mokolo où un candidat s’est fait substituer, c’est des faits humains. L’homme, même enseignant, peut avoir une moralité brouillonne. Un de nos collègues a été impliqué, c’est vrai. Cela ne veut pas dire que pour l’ensemble des enseignants, nous sommes tous ainsi. C’est le contraire. Ce cas est peut-être la règle qui confirme l’exception, nous sommes quand même un corps d’élite, capable aussi de déraper. Il n’y a qu’un seul enseignant. Nous déplorons cette situation où un enseignant qui est censé faire la morale aux autres et qui est censé appliquer l’éthique fait faillite à cette disposition. Nous ne pouvons que déplorer et condamner un tel acte. Mais, c’est 1 sur 9000 enseignants. Dans la région de l’Extrême-Nord, nous enseignants, restons égale à nous-mêmes. Nous sommes sereins pour continuer dans la moralité, ce qui pourrait nous être confié comme tâche encore aux sessions des examens 2023.
Comment peut-on lutter contre la fraude aux examens officiels ?
Pour lutter contre certaines moralités faibles, le Minesec a initié cette année, l’insertion des photos sur les diplômes. Cela veut dire qu’à compter de cette session 2022, si votre enfant a reçu un diplôme de Brevet d’études du premier cycle (Bepc), certificat d’aptitude au professorat des instituteurs de l’enseignement primaire et maternelle (Capiem), et le certificat d’aptitude au professorat des instituteurs de l’enseignement technique (Capiet) sa photo sera insérée automatiquement sur ce diplôme. Et ce, depuis l’inscription. Voilà un élément qui va lutter contre la fraude. Car en réalité, il n’y a pas qu’un individu qui fait la fraude. Si l’enseignant a été capturé, c’est avec la complicité soit du candidat soit du candidat et de ses parents. Je voudrais profiter pour aviser les parents que désormais, si votre enfant part composer à la place d’un autre, son diplôme à lui, ainsi que le diplôme de celui, pour qui, il compose, aucun de ses diplômes ne sera valable. Donc, en plus de l’aspect judiciaire, il y a cet élément. Nous devons lutter contre de telle pratique. Cette lutte ne concerne pas seulement les enseignants. C’est une affaire de tout le monde.
Pensez-vous que cette année scolaire, l’Extrême-Nord a-t-elle mieux travaillé, pour améliorer son rang au classement national de l’office du baccalauréat du Cameroun (OBC) ?
L’année dernière, dans plusieurs de nos palmarès, la région de l’Extrême-Nord n’a plus occupé de manière systématique le dernier rang. L’impact a été très large par rapport à la grève des enseignants OTS. Nous avons subi cette grève de façon assez singulière avec un pic de 73%. Allons-nous encore améliorer nos résultats, je l’ignore. Ne va-t-on pas le faire, je ne sais pas. Je crois que le moment est proche. Nous ne pouvons pas dire d’avance, la décision des jurys ; qui ne sont pas encore constitués. Nous faisons des examens dans l’espoir d’améliorer nos résultats.