Parent, professeur des collèges, conseiller d’orientation, enseignants d’universités se prononcent.
Propos recueillis par Ali
Beaulair Ngong, enseignant au collège Stintzi d’Obala.
« Un bon répétiteur est celui qui répond aux besoins de l’élève »
Les élèves peuvent être accompagnés à tous les niveaux. Du primaire au supérieur. Ecoliers, Élèves, étudiants sont concernés. Tout dépend du gap qu’il y a entre les performances affichées. Et les performances minimalement attendues. Il y a des élèves à qui il faut une assistance de l’école primaire en faculté ou au niveau baccalauréat. Cela dépend des notes que l’élève obtient. Beaucoup de parents font l’erreur d’attendre les notes pour savoir s’il faut un répétiteur à leur enfant ou pas. Or, il suffit de regarder son travail au quotidien. Prend-il les notes comme il faut, causer avec l’élève et surtout ses enseignants. Beaucoup de parents viennent laisser les enfants à l’école et tournent le dos. Il faut que les parents cultivent l’habitude de rester en contact avec les enseignants de leurs enfants. A partir de là, ils seront si leur enfant a besoin d’un soutien personnalisé. Le profil d’un bon répétiteur est celui qui répond aux capacités qui manquent à l’enfant. De la 6 en 3eme, un instituteur peut lui apporter un plus. L’idéal est qu’il soit formé à l’enseignement.
Roland Eteme, parent et conseiller d’orientation au lycée de Batchenga.
« Un élève studieux, assidu, respectueux n’a pas besoin de répétiteur »
Le meilleur profil d’un répétiteur pour un élève est que ce dernier soit un enseignant. Une personne qui a été formée, qui est habilitée à dispenser le savoir, qui maitrise la pédagogie. Il doit connaitre comment est-ce qu’on enseigne dans les salles de classe. Quand on prend un étudiant pour répéter un élève, l’étudiant à certes des connaissances ; mais ignore la stratégie qui permet à l’élève d’aborder un sujet, le traiter.
Les étudiants répétiteurs sont dans le général. Or les enseignants sont dans la technique. Nous allons au fond des choses. On connait les difficultés des élèves ; parce qu’étant avec eux dans les salles de classe. Il convient de relever que s’attacher des services d’un enseignant comme répétiteur est onéreux. C’est la raison pour laquelle, ne pouvant accepter les « miettes », les parents prennent des étudiants comme répétiteur. On leur donne 15 à 20 mille FCfa par mois. Sommes que n’acceptent pas les enseignants. Un élève studieux, assidu, respectueux de ses enseignants n’a pas besoin d’un répétiteur pour réussir à ses examens.
Dr Louis Baassid, enseignant à l’université de Ngaoundéré.
« Il est interdit à un enseignant d’organiser des répétitions »
Je dirai d’entrée de jeu que la répétition est la mère de la science. Cest normal que tout apprenant soit suivi et encadré dans son cursus pour un enseignant pour une meilleure assimilation de ses Unités d’enseignement. Tous les étudiants n’ont pas la même capacité de compréhension des cours qu’ils reçoivent. La répétition permet à l’étudiant de mieux saisir les enseignants. Toutefois, le répétiteur ne saurait se substituer à l’enseignant. Il ne peut que se contenter de guider l’apprenant pour mieux saisir un enseignement dispensé au regard de son background.
Pour moi le répétiteur doit avoir les compétences dans la discipline. Il faut souligner que l’enseignement Supérieur a ses principes. A cet effet, il est interdit à un enseignant d’organiser des activités de répétition à ses étudiants. Cette activité qui pullule dans les campus universitaires est dans la plupart des cas, l’œuvre des étudiants de Master et des doctorants. Néanmoins, elle requiert que les acteurs soient mieux outillés dans la discipline pour que la répétition soit bénéfique pour l’étudiant. Ce n’est pas toujours le cas. Car, pour la plupart les répétiteurs dans nos campus sont maîtres dans toutes les disciplines. Et c’est déplorable.
Marie Serge Mengue Assila, enseignant-assistant à l’université catholique d’Afrique centrale (Ucac).
« Le répétiteur oui…mais »
L’élève peut naturellement être dans le besoin du soutien. Parce que la tâche de l’enseignant est énorme, et principalement à cause du changement des méthodes d’enseignement. L’APC n’a pas encore été assimilée par nombre d’enseignants. C’est donc parfois pour cette raison que des élèves avancent le plus souvent avec des lacunes. Or, en classe supérieure, cela devient pénible pour l’enseignant de les identifier et d’y remédier, car quand bien par bonne foi il aimerait le faire, il devrait pour cela renoncer à l’atteinte de ses propres objectifs annuels pour tenter désespérément de remédier aux lacunes souvent des classes lointaines. La place d’un facilitateur semble alors nécessaire.
Or, les choses sont plus complexes, car si des enseignants (certains) ne s’en sortent pas avec l’APC, les non-enseignants s’en sortent encore moins, logiquement. D’ailleurs, c’est là une question importante du dysfonctionnement de notre système éducatif. Un répétiteur qui ne connaît pas les méthodes, les techniques et les procédés d’enseignement ne peut que contribuer à embrouiller l’élève. S’il s’ajoute encore que celui-ci n’a pas une maîtrise de l’approche par compétences… En un mot, le répétiteur, oui, mais à condition que celui-ci en soit capable, ce qui semble moins probable, mais pas impossible.