Il faut débourser plus d’un demi million de FCfa pour résider dans certaines.
Par Albert Amougou
Université de Yaoundé II. Nous sommes à Soa. Une bourgade située à 18 kilomètres de Yaoundé. La rentrée académique a commencé ce 4 octobre 2022. Des étudiants vont et viennent entre le campus universitaire, et les cités. Soa en dénombre près d’une centaine d’après un responsable de la commune. « Et toutes font le plein d’œuf avant la fin du mois d’octobre », apprend-on de Michel, étudiante en sciences économiques. « Même celles dites huppées », indique la jeune dame. Fille d’un magistrat et d’une pédiatre vivant en France, Michel 21 ans a jeté son dévolu pour l’une de ses belles cités pas comme les autres.
Située à environ 150 mètres de la route, une grande bâtisse blanche s’impose. C’est « la présidence ». C’est où va loger la jeune dame. « Dans cette cité universitaire, une chambre est louée à 230 000 FCfa pour 10 mois. Une caution de 10.000 FCfa est également versée», explique Michel ; dont les propos sont validés par Jonas Ndoukoue Nsangou, concierge de « La présidence ». Une semaine à peine après le début des cours, seules 10 chambres restent libres. « Toutes les autres sont déjà prises », se réjouit le concierge.
A un jet de pierre « La présidence », se trouve la grande cité le « Kassang ». Divisé en trois bâtiments, le « Kassang » offre des chambres qui vont de 200 000 à 300 000 FCfa sur 10 mois. Celles de 200 000 FCfa, sont situées au rez-de-chaussée. Celles de 250 000 à 300 000 FCfa sont à l’étage. Avec vues sur balcons, ces chambres sont spacieuses, avec des sanitaires et des cuisines modernes. Le carrelage est neuf. Un château d’eau alimente toute la bâtisse, pour pallier aux pénuries d’eau ; très fréquentes dans la ville. Pour l’heure, la cité rouge jaune compte 14 chambres libres.
Ici, comme dans d’autres cités huppés, certains promoteurs font louer des Chicha. Le câble pour bénéficier des images est gratuit ; tout comme le parking. Par contre, pour bénéficier de l’abonnement wifi, il faut débourser 500 FCfa la semaine. Il est disponible 24h/24. Pour Martial T ; propriétaire d’une cité de luxe, deux critères influencent lors de la fixation des prix. D’abord, la proximité avec le campus universitaire, ensuite, le luxe et le confort des chambres qui s’ajoutent aux conditions quotidiennes de vie estudiantine (accès à l’eau, électricité, sécurité…)
Dans d’autres cités les chambres coûtent 350 000 FCfa pour 10 mois. C’est le cas dans la cité « le Pré ». La bâtisse est un véritable « tape à l’œil » avec ses quatre niveaux. Les chambres sont spacieuses avec des sanitaires internes, un balcon et une cuisine. Tout est carrelé. Les ouvertures en vitres et un placard faisant office de penderie, apportent un plus à ces chambres qui n’ont rien à envier aux chambres du Hilton hôtel de Yaoundé.
Une autre cité qui n’a rien à voir le niveau de vie des étudiants lambda, c’est « la grande classe ». Bâti sur quatre niveaux, situé à 250 mètres après le campus, quand on se dirige vers le marché de Soa, l’immeuble offre des studios et des chambres modernes à 65 000 FCfa par mois. Par an, les locataires déboursent 650 000 FCfa. « Dans cette cité, c’est le must. Cette cité offre au-delà de ce que peut souhaiter un étudiant pour vivre à l’université. Le confort est au rendez-vous. À ce jour, seul un studio de reste libre », explique Rostand A ; étudiant et locataire à la « grande classe » depuis deux ans.
Dans ces cités huppées, le mode de payement est fonction du degré de confiance qui existe entre les propriétaires et les concierges. « Si un propriétaire a de bons rapports avec son concierge, c’est ce dernier qui perçoit l’argent des locations contre reçus et le dépose dans un compte bancaire. Par contre si le propriétaire est très prudent, le concierge joue simplement l’intermédiaire et les locataires déposent l’argent des loyers dans un compte bancaire », précise Mohamed, ancien concierge à la « Présidence ». Dans ces cités, comme dans plusieurs autres, les factures d’électricité et d’eau ne font pas partie des frais des loyers.