210 candidats ont déboursé chacun 35000 FCfa pour bénéficier de l’expertise des formateurs des prépas concours pour la session d’examens 2022.
Par Elsa Azangue
Le 12 septembre dernier à l’école publique du plateau Atemengue à Yaoundé. Il est à peine 16h. La cour de l’établissement est déserte. Quelques personnes aux pas nonchalants, se dirigent dans les salles de classe, transformée en école spécialisée pour les préparations aux concours d’entrée dans les grandes écoles du Cameroun. Dans une salle de classe, on aperçoit une trentaine d’étudiants confortablement installés. Ils sont deux personnes par banc. Il s’agit des postulants au concours d’entrée à l’école Normale Supérieure de Maroua qui aura lieu le 09 octobre prochain. Cahiers, bords ou tout autre document sont disposés sur les tables bancs. L’ordre et le calme sont les maitres mots dans cette salle.
Si certains font les dernières révisions, d’autres profitent encore du retard des enseignants pour finir les devoirs reçus la veille. Certains par contre, sont scotchés sur leurs téléphones. Debout à l’unanimité, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que les étudiants accueillent le professeur quelque minute plus après. Le professeur reçu déroule aussitôt le programme de la séance du jour. Ce dernier prévoit un rappel des notions de la dernière session, la correction des épreuves et une séance de cours sont annoncées.
Dans une ambiance plutôt sereine, les apprentis suivent des enseignements. De la gauche vers la droite, des interactions se font entre le professeur et les étudiants. Les postulants aux concours profitent au maximum pour poser leurs difficultés, « moi je suis venue dans ce centre parce que j’avais un problème de la maitrise de méthodologie et de l’agencement des idées dans un devoir de dissertation, mais à l’heure actuelle grâce aux s’échangent et correction des anciens sujets je me suis bien amélioré » explique Christelle Awono, candidate pour l’Ens de Yaoundé. D’autres sont là pour acquérir de nouvelles connaissances et se faire une idée du déroulement des épreuves écrites et orales lors dudit concours. Anisette Njeukam, candidate pour l’Injs de Yaoundé affirme : « j’ai décidé de faire la prépa dans l’optique de me mettre à niveau et aussi connaitre la conduite à tenir lors du passage des épreuves au concours. »
Non loin de là, juste à quelque mètre de l’université de Yaoundé 1, une autre école de prépa est située. Elle est orientée vers la préparation des concours d’entrés dans les facultés de médecine. Dans la salle, nous constatons que le nombre d’étudiants du genre féminin est totalement supérieur à ceux du genre masculin. Les cours ont déjà commencé et les étudiants sont tout aussi absorbés par la correction d’une épreuve qui est en train d’être faite. Les étudiants ne se lassent pas d’interrompre l’enseignant sur les sujets auxquels ils souhaitent avoir plus d’éléments de réponse, « j’ai préféré faire mes cours de prépa dans ce centre parce que les professeurs sont très attentifs aux difficultés des étudiants, lorsque tu ne comprends pas une notion il essaye d’expliquer cela avec des termes plus simple », réplique Djossou Ibrahim étudiant en biologie.
Certains moyens sont pris pour faciliter la compréhension et l’assimilation des cours, il s’agit principalement du travail en groupe. « Je donne cours dans ce centre depuis une dizaine d’année, alors pour faciliter le travail et permettre à tous mes élèves de s’en sortir je crée des groupes entre camarades et à chaque séance ils exposent sur les sujets proposés. Cela permet de rendre la séance active et favorise une ambiance d’échange entre apprenants et enseignants », explique Marcel Fouda enseignant de géographie, formateur.
La discipline, gage de la différence
Les cours ont lieu de lundi à vendredi. Les étudiants et les encadreurs se mobilisent au sein de l’école publique du plateau Atemengue pour la séance de cours du jour. Environ trois heures de cours par jour, soit quinze heures chaque semaine. Il faut noter que l’heure est minutieusement respectée. Ces paires arrivent presque trente minutes avant le début des cours. Un horaire qui correspond à la fin des classes pour les tous petits du primaire.
Les répétitions pour se préparer aux concours d’accès dans les grandes écoles ne sont pas offertes gratuitement aux jeunes bacheliers et candidats. Pour faire partir des effectifs du groupe, il est primordial de souscrire à une inscription auprès du secrétariat dudit groupe qui s’élève à 5 000 Fcfa par étudiant. Une inscription qui garantit l’accès au cours, mais pas pour le mois de formation. Après une semaine de suivi des cours, chaque membre est dans l’obligation de s’acquitter des frais de préparation au concours. A main levée, Chaque étudiant doit débourser 30 000 Fcfa, contre un reçu signé du promoteur du groupe. Lequel reçu également permet d’intégrer le forum WhatsApp de l’école.
Ce groupe de l’école publique du plateau Atemengue est à sa quatrième vague de formation pour l’année 2022. Selon les promoteurs, cette dernière vague est la plus nombreuse avec 210 postulants répartis dans six salles de classe de 35 personnes par filière. Parmi les spécialités en répétition, la Faculté de médecine domine sur les autres avec 105 élèves. Sur les six salles de classe qu’occupe le groupe de prépa concours, la Fmsb occupe trois salles de 35 personnes. Elle est suivie de l’école normale supérieure (Ens) avec une salle. Il y a également une salle pour l’institut nationale de la jeunesse et des sports (Injs) et une dernière pour l’école nationale d’administration et de magistrature (Enam). Pour cette dernière vague des cours qui compte 210 étudiants, la somme pour les inscriptions est de 1 050 000 Fcfa et celui des frais de formation s’élève à 6 300 000 FCfa .
Malgré ce coût de formation assez élevé, certains postulants sont plutôt satisfaits du rendement des cours. « Moi personnellement je ne regrette pas d’avoir intégré ce groupe de prépa. Avant mon arrivée ici, je ne connaissais absolument rien concernant la structure d’une épreuve dans les concours d’entrés en faculté de médecine, ni la méthode utilisée pour répondre aux différentes questions. A l’heure actuelle je peux dire avec certitude que j’ai déjà évacué ces difficultés », confie Marileine Beby, postulante au concours de la faculté de médecine de Douala. D’autres étudiants trouvent les cours bénéfiques pour une bonne préparation. « J’ai beaucoup bénéficié pendant les cours et je trouve qu’ils augmentent les chances de réussite pour les candidats, sans toutefois les garantir », explique Stella Abah, candidate à la Fmsb.
Les différents concours auront lieu pour la plupart au mois d’octobre prochain. Le concours de l’Enam aura lieu pour la phase écrite des Auditeurs de Justice du samedi 08 au dimanche 09 octobre, pour les Greffes, le concours se déroule du samedi 22 au dimanche 23 octobre. Le concours de l’Ens de Maroua est prévu pour 09 octobre prochain.