recteur de l’Institut Supérieur des Sciences Agronomiques et de l’Entrepreneuriat Rural (Issaeer).
Propos recueillis par N.N
La remise des parchemins à l’Issaeer a lieu jeudi le 2 décembre 2021. Combien d’apprenants sont concernés par cette sortie ?
Jeudi le 2 décembre prochain, nous allons effectivement célébrer l’excellence académique. Ceci se fera à travers la sortie de la 5ème promotion des techniciens supérieurs d’agriculture et la 4ème promotion des ingénieurs des travaux. Les étudiants qui fréquentent dans cet institut sont évalués en fonction des capacités, des acquis rendus. Pour cette cérémonie de graduation, 13 ingénieurs des travaux et 45 techniciens supérieurs d’agriculture.
L’institut forme exclusivement en agriculture. Pourquoi s’être cantonné à une seule filière ?
Pour le moment, l’institut forme dans une filière, l’entrepreneuriat agropastoral, avec trois spécialités dont la production animale, la production végétale et la transformation agroalimentaire. Pour le moment donc, l’institut ne forme qu’en entrepreneuriat agropastoral. Mais dans les prochains jours nous allons obtenir du ministère de l’Enseignement supérieur un agrément pour ouvrir d’autres filières. Nous pensons aux filières telles que la gestion de l’eau, le génie rural, le génie civil, l’hôtellerie. Nous comptons les ouvrir pour la prochaine année académique.
Quels diplômes délivrez-vous ?
L’Issaeer délivre comme diplôme, le BTS et un double diplôme que certains obtiennent. Car, il faut le mentionner, il y a des étudiants qui intègrent l’institut par voie de concours. Cet examen est organisé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Ces étudiants ont la possibilité de présenter le BTS et le DTS, le diplôme de techniciens supérieurs en agriculture. C’est deux ans de formation. Quant aux étudiants qui intègrent l’institut sur étude de dossiers, ceux-là ne peuvent que présenter le BTS. En plus, il y a des ingénieurs. Leur formation dure trois ans. Dans ce processus, nous avons la tutelle de la Fasa de Dschang, pour nous accompagner. A date, nous n’avons que le cycle Licence. Si la demande est importante dans le futur, nous allons ouvrir le cycle Master. Malheureusement, la demande n’est pas importante.
Pourquoi ?
Je crois que ce manque d’enthousiasme est du à la présence d’une filière. Or, nombre d’étudiants demandent à suivre d’autres formations à l’Issaeer. Le fait que nous sommes en milieu rural, n’est pas exclure. De plus, il y a le collège bullier, qui se trouve à quelques mètres de nous et qui forme aussi en agriculture. Après le bac, ces élèves sont censés venir ici ; mais ils ne le font pas. Car disent-ils, ils veulent aussi découvrir la ville, ayant longtemps fréquenté au village. Ils préfèrent donc poursuivre leurs études dans les grandes villes, au lieu de venir à l’Issaeer.
Quels sont les partenaires de l’Issaer ?
Nous travaillons avec le GIZ, PEA-jeunes, AFOP, le Minader, le Minepia. Nous sommes sur le point de signer un partenariat avec la mairie de Sa’a. Sur le plan international, nous sommes sur une bonne piste avec un lycée agricole de Strasbourg.
Que sont devenus les produits que vous avez formés ?
Nous formons des jeunes qu’ils soient autonomes, des entrepreneurs. Nos anciens produits se sont installés. Certains seront présents lors de la remise des parchemins. Pendant leur formation et après la sortie, ils sont encadrés par un personnel qualifié. C’est d’ailleurs cette qualité, qui fait l’une des forces de l’Issaeer.
D’où viennent les formateurs de l’Issaer et quel est leur background ?
Certains de nos formateurs viennent de la Fasa de Dschang. Presque tous sont des docteurs. Il y a docteurs vétérinaires, des ingénieurs agronomes, des docteurs en zootechnique. Tous nos enseignants sont très qualifiés. Il y a d’autres personnels qui sont recrutés par la maison.
L’Issaeer est logé dans l’ancien CRAT. Le CRAT qui a été créé par Mgr Jean Zoa pour les populations rurales qui avaient des projets agricoles. L’Issaeer est-elle une continuité du CRAT?
Le CRAT a été fondé en 1967 par feu Mgr Jean Zoa. Le CRAT est le centre rural d’appui technique, qui avait pour but d’appuyer les initiatives rurales en termes d’agriculture, d’élevage, avec des conseils, du matériel. Il a été d’une grande utilité dans la ville de Sa’a, dans tout le département de la Lekié, et même au-delà. Le CRAT était une référence en matière d’agriculture et d’élevage. Il encadrait les GICs, les coopératives. Et l’évêque d’Obala, Mgr Sosthène, en arrivant et puisque le CRAT avait fermé ses portes, après avoir atteint son objectif, a décidé d’exploiter le site et de poursuivre le projet, mais d’une autre manière. C’est ainsi qu’il a créé l’Issaeer.
Depuis quand fonctionne-t-il ?
L’Issaeer a été créé en 2013. Mais, l’autorisation d’ouverture a été signée en janvier 2014. Nous fonctionnons légalement depuis 2014. Aujourd’hui, nous comptons 115 apprenants. Le coût de la formation est abordable. Malgré cela, il y a beaucoup d’apprenants qui ne parviennent pas à solder leur pension. Et on se retrouve avec des désistements au cours de l’année. Des étudiants qui abandonnent parce que les parents ne peuvent plus assurer les frais de scolarité. La formation professionnelle coûte très chère. C’est un sacrifice, un investissement pour l’avenir.
Que peut-on souhaiter l’Issaeer ?
Que nous devenions une référence, un haut cadre d’études au Cameroun et en Afrique, pourquoi pas. Et nous sommes sur la bonne voie. Car nous comptons parmi nos apprenants, deux congolais.