D’après certains enseignants, cette nouvelle méthode est peu favorable à l’insertion de l’apprenant sur le marché du travail.
Par Mairama Damda
Après le bac de l’enseignement général 2021 au Cameroun, de nombreux candidats se sont plaints de la forme et du contenu des épreuves. Les épreuves avaient la forme de l’ancienne méthode, l’approche par objectifs (APO). Or, depuis quelques années, dans les établissements secondaires et primaires du Cameroun, l’approche par compétences (APC) est la nouvelle démarche pédagogique en vigueur. On est brutalement passé de l’APO à l’APC. Les élèves se font évaluer par ce système qui vise à construire l’enseignement sur la base du savoir-faire. L’apprenant est évalué dans le cadre de la réalisation d’un ensemble de tâches complexes. « L’approche par compétence est intervenue à la suite de la fiction qu’on a remarqué entre la formation à l’école et l’opérationnalité des enseignements », explique Aliou Mohamadou, inspecteur pédagogique régional de philosophie à l’Extrême-Nord.
Tandis que L’APC met un accent sur l’acquisition des compétences de l’élève. L’élève ne vient pas seulement apprendre le savoir. Par exemple, en histoire il apprend le passé mais ce passé doit pouvoir lui être utile pour s’insérer dans son entourage, et pouvoir participer au développement de la société. L’approche par objectif qui mettait l’accent sur la réflexion relative aux objectifs de formation en vue de déterminer des stratégies et modes d’évaluation correspondants. Certains apprenants pensent que l’APC est mieux que l’ancien système parce que grâce à elle, ils ont vu leur programme de cours à la baisse. Elle leur fournit également des compétences directement exploitables dans le monde de l’emploi et plus encore les épreuves sont faciles à traiter.
Bien que facile pour les apprenants, il n’en est pas de même pour les enseignants car selon Aliou Mohamadou, l’Apc fait travailler les enseignants. Ce dernier doit d’abord être suffisamment outillé pour dispenser son cours, on peut dire que l’Apc insiste sur le travail, sur la bonne formation de l’enseignant et le travail qu’il doit faire en amont pour pouvoir simplifier les savoirs et pour inculquer ces savoirs faire et être chez l’apprenant.
Selon Michel Tamo, syndicaliste « les enseignants n’ont pas eu le temps d’être formés. En parlant de ce que moi j’ai connu, c’était les méthodes d’avant qui en réalité ne posait pas beaucoup de problèmes c’est-à-dire que tous les enseignants étaient formés et chacun savaient comment on évaluait pour chaque discipline. Mais avec l’arrivée de l’Apc, la division de l’évaluation est assez complexe. Il faut que les gens repartent à l’école pour apprendre et comprendre comment cela se passe car j’ai l’impression que beaucoup d’enseignants ne se retrouvent pas. Même si les gens disent que c’est une progression, mais aujourd’hui nous avons l’impression que même les pays qui ont créé cette méthode comme le Canada et autres, ne s’en sortent pas. »