Ces derniers s’expliquent et parlent de rivalité avec les hommes en tenue.
Par Francis Eboa
Une note du commandant de brigade de gendarmerie (CB) de l’arrondissement de Ngaoundal adressée au colonel, commandant la légion de gendarmerie de l’Adamaoua depuis quelques jours, circule sur la toile. Dans cette correspondance dont l’objet est « les établissement scolaires et secondaires face à la problématique insécuritaire et sociale dans l’arrondissement de Ngaoundal », soumise à l’intention de sa hiérarchie, le CB est en colère. Et pour cause, en 17 mois, 26 élèves ont conçu de leurs enseignants. Mineures pour la plupart, elles fréquentent aux lycées classique, technique et bilingue de Ngaoundal. C’est le chef-lieu du département Djérem, région de l’Adamaoua. Devenus pasteurs, certains de ces enseignants promettent de bonnes notes à leurs élèves. Le phénomène croît à Ngaoundal, au point où, au lycée classique « deux filles sur dix sont enceintes des enseignants », informe le commandant de brigade. Les rapports intimes ont lieu « dans des auberges, salles de classe, les week-ends et à leurs domiciles pour les célibataires», ajoute le commandant de brigade de gendarmerie de Ngaoundal.
Accusés, au lycée classique de Ngaoundal, les enseignants refusent de croire aux « accusations » faites par le commandant de brigade. Certains pensent même qu’il s’agit d’un conflit d’intérêt. « J’ai été surpris d’apprendre cette nouvelle lorsque je suis arrivé ce matin au lycée. Ici à Ngaoundal, il y a généralement des petits conflits entre les hommes en tenue et les enseignants parce que Ngaoundal étant une petite localité, les aventuriers se croisent parfois chez une même fille. Et lorsqu’elle choisit un enseignant, les hommes en tenue le digèrent mal et en font un problème. Ce n’est pas aujourd’hui que ce problème existe ici à Ngaoundal », fait savoir un enseignant du lycée classique de Ngaoundal.
En réalité, si les enseignants du lycée classique de Ngaoundal veulent se dédouaner peut-être faute de preuves, ce n’est pas le cas au lycée technique où cette affaire de mœurs est connue de tous. C’est d’ailleurs le proviseur de cet établissement qui rend public le cas de ses collaborateurs à travers la note de service N°218/NSR-AD/DD/AR-NDAL/LT-NDAL/21-22 où il écrit ; « il m’a été donné de constater pour le déplorer, que certains enseignants entretiennent des relations coupables avec leurs jeunes élèves filles ». Ainsi, dans cette note de service, le proviseur du lycée technique a attiré l’attention de ses collaborateurs qui semblent jouer avec du feu. « A l’heure où nous mettons un accent sur la moralisation des comportements et dans le souci de sauvegarder l’image de marque de l’enseignant dans notre établissement, je tiens à rappeler à nos jeunes collègues que de telles pratiques contraires à l’éthique et à la déontologie constituent des fautes lourdes et sont sanctionnées avec une extrême sévérité par les juridictions », a martelé le proviseur du lycée technique de Ngaoundal dans sa correspondance du 11 janvier 2022.