Elles sont obligées de faire 3 à 4 tests de maternité par an pour échapper à l’exclusion.
Par N.N
(Source : Rfi)
Des milliers de jeunes filles sont déscolarisées en Tanzanie. Une fois enceintes, elles sont privées de scolarité. Et c’est ainsi depuis 2017. Année au cours laquelle, un décret signé par l’ex-président Magufuli, demande aux chefs d’établissements tanzaniens d’expulser les filles enceintes et les filles mères. Pour appliquer ce décret, des chefs d’établissements ont instauré pour les jeunes filles, des tests de maternité obligatoires 3 à 4 fois l’an, selon Human Rights Watch. C’est encore le cas cette année scolaire. « Ils n’imposent pas seulement de tests urinaires. Parfois, ils se permettent de palper le ventre des jeunes filles. C’est invasif et très humiliant. On a aussi remarqué, que certains établissements organisent des tests précisément avant les examens de fin de premier cycle ou même pendant, pour faire des exemples, et dire aux autres : regardez, si vous avez des relations sexuelles vous aussi vous serez expulsées, et voilà ce que sera votre vie », confiait Elin Martinez, chercheuse sur les droits des enfants au sein de l’ONG avant d’ajouter : « On attend des établissements scolaires qu’ils interrogent les jeunes tombées enceintes pour ensuite rédiger un rapport et l’envoyer à la police. Et pas dans le but de détecter d’éventuelles violences sexuelles, comme des viols, ou des mariages forcés, non ! La seule chose qui leur importe c’est qu’elles soient enceintes. » La plupart des jeunes filles interrogées par Human Rights Watch ne suivent plus aucune scolarité. Certaines ont entamé des formations professionnelles ou rejoint des établissements alternatifs, souvent couteux et loin de chez elles. Pour ces adolescentes, les chances de réintégrer le système d’éducation sont minces.