directeur de l’école publique de Hidoua (département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord au Cameroun).
Propos recueillis par Abdoulkarim
Ce n’est plus un secret, l’éducation est complètement déstabilisée ici à Tourou. L’insécurité est devenue la règle et ça ne va pas. Tous les jours les éléments de Boko Haram sont dans les villages comme Gossi, Toufou 1, Toufou 2, Roum, Hitawa au point où les populations ont déserté ces localités. Les élèves ne vont pas à l’école parce que les parents ont quitté les villages. Les populations de Tourou se sont installées à Mokolo, Maroua, Garoua, Ngong ; pour leur sécurité. À Roum par exemple, quand Boko Haram vient dans la nuit, il enlève les toitures de maisons, obligeant les gens à abandonner leurs maisons. Même en dormant sur la montagne, les gens ne sont pas à l’abri. Parfois, ils attendent les pères de famille au retour pour les tuer dans leurs propres maisons qu’ils ont fui la veille. Les forces de défense et de sécurité sont en sous-effectifs et même leurs postes sont régulièrement attaqués. On a par exemple les postes de Ldagodja, Ldahlou, Hidoua qui ont été attaqués. Nous demandons au gouvernement d’agir dans l’urgence. Car, les positions de Boko Haram sont bien connues et certains sont même établis à Hidoua.