Ils vont perdre entre 42 et 63 heures d’enseignements à cause d’une décision de la Primature.
Par Rose Nang
Dans un communiqué signé de Séraphin Magloire Fouda, secrétaire général des services du Premier ministre camerounais, le 15 janvier 2022, les activités scolaires et académiques se tiendront de 7h30 à 13h, les activités professionnelles de 7h30 à 14h. Cette mesure qui ne s’applique pas dans le secteur privé, a pris effet le lundi 17 janvier et ce, jusqu’au vendredi 4 février 2022. L’objectif est de permettre aux Camerounais de prendre une part active à la CanTotalEnergies, qui a commencé le 9 janvier et s’achève le 6 février 2022.
Sauf que, cette « décision spéciale », quoique salutaire pour certains enseignants, qui voient en elle, une manière de « souffler un peu », pénalise les élèves. Tenez, un professeur de collège d’enseignement général a 24h de cours par semaine, un professeur de lycée de l’enseignement général (Pleg) a 18h la semaine et un animateur pédagogique en a 14h. En prenant cette décision, les élèves vont perdre entre 42 et 63 heures de cours en trois semaines. « Dans certains lycées, les cours finissent à 15h30 et dans d’autres à 16h. Il y a certains établissements qui vont perdre deux heures de cours la journée et d’autres, en perdront trois », explique Romuald Ohandja, enseignant de mathématiques. Au Cameroun, des millions d’élèves du primaire et des enseignements secondaires qui sont concernés. Au niveau du primaire, en se référant à l’annuaire statistique de 2019/2020, « qui est en train d’être actualisé, c’est plus de 3 634 103 millions d’élèves concernés par cette décision. »
La décision du 15 janvier aura donc pour conséquence : « Davantage de retard dans la couverture des programmes. Car même avec les 8h de cours par jour, on parvient difficilement à les couvrir les. Surtout au deuxième trimestre ; où il y a beaucoup de jours fériés. Ça n’aide pas les élèves, au contraire. Et le résultat in fine, va se faire ressentir lors de la publication des résultats de fin d’année pour les élèves en classes intermédiaires et lors des résultats d’examens officiels », explique un proviseur dans le département du Nyong-ekellé, région du Centre. Et de poursuivre : « qu’il ne faudrait pas qu’on s’étonne du fait que les établissements privés, notamment ceux de l’enseignement catholique. Ils sont les meilleurs au Cameroun. Ils sont sérieux dans tout ce qu’ils font. Et les résultats suivent. »
Des établissements comme le Lycée Fustel et Coulange se sont désolidarisés. Dans un courriel dont nous avons eu copie, Bruno Mercier, proviseur du lycée Fustel et Coulange à Yaoundé informe les parents que l’établissement n’est point concerné par ce communiqué. Celui signé par Séraphin Magloire Fouda, Sg, des services du premier ministre camerounais, « concernant les aménagements dans les établissements scolaires et les services publics à propos de la séquence, à ce jour. Après attache auprès du conseil culturel, je vous confirme que nous ne sommes concernés par ce communiqué. En conséquence, à ce jour, il n’y a aucune modification de notre rythme scolaire », peut-on lire dans cette missive.
Et comme mesure d’accompagnement, la ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga propose dans un communiqué signé ce 18 janvier, des cours à distance de 8h30 à 12h45 par le centre d’éducation à distance. Sauf qu’il y a il des localités au Cameroun, om il n’y a pas d’électricité, encore moins la connexion et où il y a des lycées et donc des élèves. Que fait-on d’eux ? Comment vont-ils suivre les cours ?