directeur de l’Institut Supérieur YERIMA DEWA Garoua.
Propos recueillis par N.N
Comment s’est passée l’année académique 2020-2021. Le pourcentage de réussite au BTS était de combien à l’Isyd
L’année académique 2020-2021 s’est déroulée normalement. Toutes les activités académiques et extra académiques programmées ont été réalisées. Les enseignements ont été exécutées, les programmes ont été finalisés, et la lecture des résultats des examens au brevet de technicien supérieur (BTS), nous pouvons dire qu’il y a une certaine satisfaction compte tenu du fait que sur 74 étudiants présentés au BTS, 61 ont été admis avec un taux de réussite de plus de 80%. Malgré le fait que les étudiants ont rencontré des difficultés à cause du contexte sanitaire qui ne leur a pas permis en première année c’est à dire en 2019-2020, de finaliser normalement les programmes d’enseignement. Ce qui a eu des conséquences au niveau de l’année académique 2020-2021 et qui a conduit à adopter un certain nombre de stratégies pour leur permettre de présenter le BTS avec tous les atouts nécessaires donc nous pouvons dire que c’était une année satisfaisante et nous sommes contents de l’année. Même s’il reste encore beaucoup de choses à faire pour parfaire la formation de nos étudiants.
Combien d’étudiants ont été inscrits à l’Isyd en 2020-2021 ?
En ce qui concerne le nombre d’étudiants, nous avons compté environ 250 étudiants pour le compte de l’année. Ils ont été répartis dans les trois cycles de formation que dispose l’établissement dont les cycles BTS, licence professionnelle et Master professionnel.
Actuellement, les parents préfèrent envoyer leurs enfants dans les Ipes que dans les universités d’Etat. Pourquoi ?
Aujourd’hui les parents préfèrent mettre leurs enfants dans les Ipes. Car les Ipes offrent des formations professionnelles et dans un cycle cours notamment deux années pour obtenir le BTS. Et pour faciliter l’insertion professionnelle de leurs enfants parce que vous savez dans les universités, jusqu’à présent, ce sont des formations d’enseignement général qu’on offre et ce n’est pas facile. Pour un licencié en lettres, en droit ou en géographie, il n’est pas facile de trouver facilement du travail parce qu’il n’y a aucune spécialisation.
Quelles sont les offres de formation que vous proposez à vos étudiants? Sont-elles en adéquation avec les emplois dont a besoin le Cameroun actuellement?
L’institut a été créé en 2011 et a ouvert en 2012. Il offre des formations dans divers domaines notamment l’agriculture et l’élevage, le génie civil avec les options bâtiments travaux publics, le domaine de génie mécanique, le génie électrique avec l’électrotechnique, le génie informatique avec les réseaux, la télécommunications et le génie logiciel et j’en passe et aussi dans le domaine de la gestion dont les filières de comptabilité, de marketing, de communication, de gestion de ressources humaines, gestion des projets, l’assistance manager. Voilà les différents domaines de formation qu’offre l’institut. Mais maintenant à savoir si ce sont des formations adaptées au monde du travail, je pourrai répondre oui parce que déjà nous savons que l’agriculture est le principal secteur d’activité, le génie civil est encore au niveau archaïque dans les régions Septentrionales. Pour preuves, les projets de CAN ont entraîné l’exode des techniciens des villes de Yaoundé et Douala pour la ville de Garoua. Je pense que nous pouvons encore davantage développer le génie civil dans notre région. En qui concerne les autres domaines, c’est des domaines techniques qui favorisent l’auto-emploi que ce soit le génie électrique ou le génie mécanique et aussi la gestion avec la création des entreprises, l’augmentation de la création d’entreprise. Ce sont des domaines qui ont de l’avenir et qui nécessitent des techniciens supérieurs ou des cadres formés dans les différents domaines de la gestion.
Les parents se plaignent du coût onéreux de la formation dans les Ipes. N’est-il pas possible de revoir ces coûts à la baisse ?
Je pense que le problème ne se trouve pas réellement au niveau du taux mais au niveau de l’après formation. Parce qu’un parent qui dépense 300.000 FCfa par an pendant deux ans 600.000 et qu’à la fin de sa formation, l’étudiant n’arrive pas à s’insérer dans le monde du travail, ils pourraient trouver que c’est du gaspillage. Mais si à la fin de la formation l’étudiant peut s’insérer, moi je pense qu’il ne va pas lésiner sur les moyens pour mettre son enfant dans de bonnes conditions. Il pourrait même prendre des dettes pour mettre son enfant dans l’enseignement supérieur surtout dans les Ipes en sachant qu’à la fin, il peut s’insérer. La stratégie à mettre sur pied par les Ipes, c’est de promouvoir l’insertion socioprofessionnelle. C’est à dire développer des formations qui faciliteraient l’insertion socioprofessionnelle. Je le dis par expérience parce que j’ai eu un étudiant en 2014-2015 dont les parents n’avaient pas les moyens mais qui a eu une subvention d’une organisation non gouvernementale (ONG) pour payer la scolarité à notre établissement. Après deux ans de formation il a pu obtenir un travail dans une grande entreprise, il a pu s’insérer dans cette entreprise grâce au savoir-faire qu’il a développé. Aujourd’hui, il finance la scolarité de ses petits frères. L’un deux a obtenu le BTS cette année 2021. Il faut faciliter l’insertion socioprofessionnelle et les pouvoirs publics gagneraient également à accompagner les Ipes. Un Ipes aujourd’hui ne peut pas facilement dire qu’un étudiant va payer 50.000 FCfa pour fréquenter dans son établissement. Il faut payer les enseignants, le matériel de laboratoire pour les travaux pratiques, payer les fournitures et tout le reste. Et souvent les Ipes, malgré les taux de 300 000 finissent par emprunter ou bien les promoteurs sont obligés de mettre les mains dans la poche pour faciliter le fonctionnement de leur Ipes. Les Ipes ne fixent pas des taux élevés parce qu’ils veulent. Ces taux sont justifiés par la formation si celle-ci permet à l’étudiant de s’insérer facilement dans le monde du travail.
Mes encouragements à ISYD pour son dévouement à la formation et à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes africains.