fondateur de QuickDo-BookBox.
Propos recueillis par Nadine Ndjomo
Vous avez mis sur pied le QuickDo-BookBox, un service de Bibliothèque en ligne, pour les universités Africaines. Pourquoi se limiter au continent africain, les autres continents n’en ont pas besoin?
QuickDo-BookBox est une solution de diffusion physique de livres numériques conçue pour donner accès au livre en Afrique urbaine comme rurales. Il est vrai que notre innovation a plusieurs applications : Camps de réfugiés, campagnes françaises ou lieux de privation de libertés sont quelques unes des pistes que nous avons explorées avec des partenaires. Mais dans l’immédiat notre focus c’est les universités africaines dont les besoins d’accès aux contenus académiques de qualité à inspirer notre innovation.
Comment fonctionne le QuickDo-BookBox?
La solution fonctionne sur le modèle du puits central (Q-Box) ou coule l’ensemble du savoir (contenus) et les usagers venant les télécharger dans leurs seaux (QReader) pour aller les consommer en mobilité, à leur guise et sans besoin de connexion. En raison de la position fixe du puits (Q-Box) les fournisseurs de contenus peuvent diffuser et vendre leurs contenus dans des zones et espaces spécifiques en adaptant leurs prix au pouvoir d’achat des populations locales.(100fcfa à 500fcfa le livre).
Quels types d’ouvrages retrouve-t-on dans cette bibliothèque? Les manuels scolaires au programme y figurent-ils?
Dans notre catalogue actuel de 500 000 livres, on retrouve de la littérature, des carnets de recherche, du livre jeunesse et des livrets parascolaires. L’évolution de notre catalogue va dépendre des lieux de déploiements des bornes. Avec notre focus actuel et la dynamique d’interconnecter les universités africaines d’excellence, on aura en majorité des contenus académiques en ingénierie, sciences humaines, droits, marketing et autres. Ce qu’il faut comprendre c’est que, la borne va proposer un catalogue qui va s’adapter à l’endroit où elle sera déployée. Si c’est dans une école, nous allons travailler avec les clients, pour chercher les éditeurs qui fournissent les contenus dont ils ont besoin.
Quelles sont les conditions à remplir pour bénéficier de vos services comme l’a fait l’université de Douala?
La seule condition c’est de vouloir aller vers l’excellence. Donc tous les établissements d’enseignements où tous lieux de savoir peut nous écrire à notre adresse contact@quickdo.fr et pour initier le déploiement de leurs bibliothèques. L’université de Douala reste notre site pilote Afrique historique, même si nous avons déjà déployé à Marien Ngouabi (Brazzaville) et à l’Afram (Libreville), celui de l’université de Douala avec ses 8 bornes va interconnecter la majorité des bibliothèques spécialisées de ses facultés et des ses écoles. Un déploiement à belle échelle que nous espérons pour octobre dès que l’université aura terminée les rénovations de ses bâtiments.
Avec la faible couverture numérique en Afrique, le manque de ressources financières dans beaucoup d’universités ou écoles de formation professionnelles, elles sont peu qui peuvent s’offrir une bibliothèque numérique. Avez-vous pris ces éléments en compte?
On forme des diplômés qui dès l’entrée sur le marché du travail doivent rivaliser avec des compétiteurs internationaux. La question est de savoir quel type de diplômés, quels types de professionnels peut-on former sans leur fournir un accès à des contenus récents et variés. A titre personnel, j’ai commencé ma formation post-bac à l’UIT de Ngaoundéré avant de continuer à Toulouse. Il m’a fallu beaucoup de travail pour mettre à niveau mes connaissances et contextualiser mes compétences. L’enjeu que nous avions à cette époque, était au niveau de l’actualisation de nos connaissances. Aujourd’hui, c’est celui de la massification des effectifs. Le numérique bien conçu est la solution à cet enjeu. En fin de compte, ce que nous proposons à chaque école, universités et lieux de savoir visant l’excellence académique, c’est de déployer à faible coût (1M à 2M de fcfa), en peu de temps et avec peu d’espace (1 salle) l’équivalent d’une bibliothèque de 5 étages. C’est cela notre innovation pour l’Afrique et notre contribution à la formation des étudiants en Afrique.