Organisée par le CRAIES le 24 janvier 2022 à Mora, elle va réunir des enseignants d’universités, du secondaire et primaire.
Par Nadine Ndjomo
Les enseignants du Septentrion veulent relever le niveau des élèves de cette partie du Cameroun. Tel est l’un des objectifs que se fixe le cercle de réflexion et d’action sur l’instruction et l’éducation dans le Septentrion (CRAIES) ; qui organise « des assises de l’éducation dans le Septentrion », le 24 janvier 2023 à l’hôtel de ville de Mora, dans le département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord.
Le thème choisi est : « responsabilité sociale des enseignants des zones d’éducation prioritaires en contexte de crises ». Et pour en parler, sensibiliser, renforcer, aider, orienter, réarmer et encourager, les enseignants de la maternelle au secondaire, des zones d’éducation prioritaire (Zep), précisément ceux de l’Extrême-Nord ; un panel riche, et de qualité a été choisi. Le Pr Manassé Aboya Endong, politologue vice-recteur à l’université de Yaoundé 2, le Pr Souaibou Issa, historien-doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (Falsh) à l’université de Maroua, le Pr Bienvenu Ibrahim Moulioum, sociopolitiste chef du département de Sociologie et Anthropologie des Sciences Sociales à l’université de Maroua et le Pr Emmanuel Beche.
Tous enseignants d’universités, ils auront la charge d’entretenir un auditoire que Steve Noel Ango, coordonnateur du CRAIES, annonce comme étant bondés d’enseignants, des trois régions septentrionales, et aussi de la région de l’EST. Car, en sus des trois régionales septentrionales, elle fait partie des Zep. Ces quatre régions du Cameroun ont le taux de scolarisation le plus faible du pays.
Des thématiques telles que : les effets néfastes des valeurs traditionnelles et des pratiques religieuses sur l’éducation, les nouvelles stratégies pédagogiques et didactiques pour booster les performances scolaires, la gestion des ressources humaines et la problématique des demandes de mutations et abandons de poste, l’entrée en 6ème ou 1ère année concours ou recrutement seront également abordées.
Car avant de pointer un doigt accusateur vers l’Etat, les infrastructures qui sont soit obsolètes, soit absentes, les différentes crises sécuritaires, l’insécurité, la pauvreté, le climat, « il faudrait que nous, enseignants, commençons, par questionner notre responsabilité. Ils sont nombreux qui ne veulent pas travailler dans le Septentrion et beaucoup manquent de professionnalisme. Malgré les difficultés citées supra, qui sont avérées, nous devons relever l’éducation dans le Zep, et faire fi des autres maux. C’est aussi cela du patriotisme. Peu importe où on se trouve, on doit servir l’Etat. Donner le meilleur à nos enfants en leur offrant une meilleure éducation », a expliqué Steve Noel Ango.
A l’issue des assises, espèrent le coordonnateur du CRAIES et Pascal Hepheked, enseignant de français : « la communauté éducative doit être sensibilisée, la solidarité entre enseignants doit être renforcée, de nouveaux plans pédagogiques doivent être adoptés et utilisés ». En 2021, le délégué régional des Enseignements secondaires estimait à 5000 enseignants, le nombre d’enseignants qu’il faut pour satisfaire pleinement les élèves.