enseignant d’informatique et lauréat de la 1ère édition du Hackathon en Inde.
Propos recueillis par Nadine Ndjomo
Vous êtes le lauréat du concours Hackathon organisé par l’Unesco et l’Inde. la compétition s’est déroulée du 22 au 25 novembre 2022 à la Gautam Budda university. Comment avez-vous fait pour vous retrouver dans cette compétition ?
Le gouvernement indien qui est l’organisateur de l’événement en partenariat avec L’Unesco a procédé à un appel à candidature via les commissions nationales de l’Unesco des pays africains. C’est donc à travers ladite commission pour notre pays que j’ai été informé que l’Inde sollicite la participation des jeunes innovateurs informaticiens à un grand événement qu’ils vont organiser. C’est ainsi qu’à travers le point focal de l’événement que j’ai postulé comme plusieurs autres camerounais. Une étude de nos dossiers de candidature a abouti à la présélection de certains jeunes et enfin à la sélection après un test réalisé à quelques semaines de l’événement (le Hackathon). Pour participer, il faut être jeune, être capable d’innover, maîtriser les codes informatiques pour la programmation. Ce Hackathon a réuni plus de 600 étudiants représentant l’Inde et 22 pays africains.
Quel projet avez-vous présenté aux jurés ?
Pendant 36heures, dans le cadre d’un groupe, j’ai présenté un projet portant sur le développement de techniques visant à faciliter le diagnostic du patient sur la tumeur. D’autant plus que, dans 80% des cas en Afrique, les cancers sont détectés trop tard et deviennent incurables. A travers cette solution innovante, les patients pourront désormais déceler ces maladies à temps, à l’aide d’un smartphone et sans effectuer le moindre déplacement. Tout est parti du constat sur les difficultés que les africains ont à se rendre à l’hôpital à l’effet de se faire examiner et détecter certaines maladies dangereuses. Notre projet résout un problème de santé récurrent en Afrique et en Inde. Le cancer tue des milliers de personnes à travers le monde. Notre application permet de limiter ce taux de mortalité. Car, elle permet au patient de connaître son statut à partir de son téléphone et lui permet de se faire prendre en charge par un médecin. Ce système développé à partir d’une imagerie par résonance magnétique (IRM), peut produire des images dites quantitatives, c’est-à-dire qui cartographient chacune, un paramètre mesurable notamment le débit sanguin, le diamètre vasculaire entre autres.
Quelle est la plus-value de ce prix au Cameroun?
La plus-value de cette participation est immense. Au-delà du tourisme qui nous fait découvrir d’autres cultures et traditions, le Hackathon nous a permis de nous mesurer aux autres, de découvrir d’autres façons de travailler, d’apprendre à travailler en groupe malgré nos différences. Car, nos groupes de travail étaient multinationaux. Nous avons mis en place après le Hackathon un réseau des jeunes ayant participé au Hackathon en Inde. L’objectif est de continuer à développer d’autres projets innovants pour l’Afrique et pour l’Inde. Cette participation nous a également permis de rentrer de l’Inde avec deux prix de meilleur projet. Il faut également préciser que chacun de 8 jeunes Camerounais ayant participé à cet événement est rentré avec un projet innovant pour un secteur bien précis.
En tant qu’enseignant, jeune, vous êtes âgé de 25 ans, quels conseils pouvez-vous donner à vos élèves, aux jeunes qui vous liront et qui comme vous, rêvent grand ?
Je suis enseignant d’informatique depuis 2018. J’enseigne actuellement au lycée de Loum, dans le Moungo, région du Littoral. Formé à l’école normale supérieure de Maroua (2015-2018). J’ai fait mes études universitaires à l’université de Ngaounderé d’abord, ensuite à Maroua et actuellement je suis inscrit à l’université de Dschang. Aux jeunes, je dirai d’avoir des ambitions, de croire en eux et de persévérer dans tout ce qu’ils font.