Qu’ils soient du primaire ou du secondaire, ils doivent parfois attendre plusieurs années avant de signer leur contrat.
La longue attente des enseignants
Par N.N
L’attente commence à se faire longue pour les anciens enseignants vacataires, concernés par le projet de titularisation initié par le ministère des Enseignements secondaires, le 10 août dernier. L’objectif, d’après nos sources, « était de rendre 600 enseignants vacataires du secondaire en permanents régionaux ». « Aujourd’hui, on se rend compte que personne n’en parle plus haut et fort. Ni le Minesec ni les délégations régionales et départementales encore moins les conseils régionaux. Nous sommes sur le terrain depuis plus de deux mois. Nous ne sommes au courant de rien concernant notre situation. Il faut même rappeler que nous continuons à abattre un travail de titan. Nous connaissons tous, les problèmes des enseignants dans les lycées. Le cas du lycée où je me trouve, il y a que deux enseignants titulaires en français sur 10. Et ce projet a amené beaucoup d’enseignants, à perdre leurs postes dans des collèges. Car, étant titularisé dans un lycée, le collège n’a plus besoin de vous comme enseignant permanent. Les félicitations ont été transmises à notre égard, la famille a compris que notre situation a changé alors que rien n’est fait par l’instance supérieure pour cette affaire. Beaucoup n’ont plus fait de concours cette année à cause de ce projet », explique T, enseignant. « le Minesec même s’il ne nous contractualise pas, pouvait au moins soutenir le projet en envoyant nos noms dans les différents conseils régionaux ou nous remplacer avec les 700 enseignants du secondaire qui ne sont plus au pays. », ajoute-t-il
Sauf que, le processus qui débouche à la contractualisation des enseignants est un peu long. Il nécessite une batterie de « mesures », de « réunions » …Prenons le cas des 519 enseignants de l’enseignement maternel et primaire (EMP) issus de la cuvée des 1000 recrues, du ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra), qui ont reçu leurs matricules en juin dernier. Les dates de signature de Joseph Le, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), ont été apposées pour la plupart, le 11 juin 2021. Mais en consultant les listes des 1000 instituteurs de l’EMP publiées le 14 juillet dernier, certains contrats ont été signés le 1, le 8 et le 10 juin dernier. Les autres 481 IEMP qui n’ont pas été appelés. Ils devront encore prendre leur mal en patience.
Pour signer son contrat et passer à la caisse, cela nécessite qu’après : « le lancement du test, on publie la liste des candidats retenus. Ces derniers constituent leurs dossiers pour la contractualisation et les déposent au Minfopra. Le Minfopra étudie les dossiers reçus, en authentifiant les pièces qui s’y trouvent », explique-t-on au Minfopra. Et celui-ci de poursuivre : « un accent particulier est mis sur l’authentification des diplômes. Pour les IEMP, c’est le certificat d’aptitude au professorat des instituteurs de l’enseignement primaire et maternelle (Capiem) qui est demandé. Le Minfopra fait des photocopies de tous ces diplômes, les envoient au ministère de l’Education de base (Minedub) qui délivre le Capiem, mais le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) le supervise. Les recrues dont les diplômes sont authentiques, on traite leurs dossiers. Les autres, sont remplacées par les candidats de la liste d’attente. C’est une task force spéciale qui est constituée pour le traitement de ces dossiers. »
Une fois le contrat signé par le Minfopra et que les intéressés ont contre signé, les matricules sont sortis, il reste la prise en charge financière. Elle est gérée par le ministère des Finances. Le Minfopra s’occupe des carrières des agents de l’Etat et le Minfi, s’occupe de la solde de ces derniers. La fonction publique camerounaise a deux types de personnels : les fonctionnaires qui sont régis par le statut général de la Fonction publique, sont directement intégrés. Quant aux contractuels, ils signent des contrats avec la Fonction publique. Ces contrats sont à durée indéterminée (CDI). Les contractuels sont régis par le code du travail. Et c’est sous ce régime que les 1000 recrues du Minfopra ont été enrôlées.
Le recrutement a été lancé en 2018. En novembre 2018, la liste des candidats a été publiée. Le 8 décembre 2018, les tests ont eu lieu. Les résultats ont été publiés le 1er juillet 2019. Et le 25 juillet 2019, leur recrutement a été acté. Quand ils seront pris en compte par le Minfi, ce sera à partir du mois de juillet 2019. Et il convient de relever que depuis leur recrutement en juillet 2019, les 1000 IEMP sont sur le terrain ; mais sans salaire. Ils n’ont rien à voir avec les différents recrutements du Minedub et ses différents partenaires. D’après l’annuaire statistique et du rapport d’analyse issus de l’actualisation de la carte scolaire 2019/2020, validé le 30 mars dernier au Mont Febe hôtel à Yaoundé, les 1000 recrues font partie des 119.185 enseignants (soit 25.462 pour les préscolaires et 93.723 pour le primaire) enseignants que compte le ministère de l’Education de base.
Pour les enseignants qui sortent de l’école normale supérieure (ENS), ils reçoivent un tiers de leur salaire. « Ceci se fait après un an, maximum deux. Et le salaire complet tombe généralement entre un et cinq ans après la prise de fonction », nous apprend un enseignant en service dans le département du Mbam et inoubou, région du Centre, depuis 10 ans.