D’après des experts,le nouveau système est une copie de l’empire du milieu et ne peut prouver son efficacité dans le pays.
Par R.N et Ecofin
La Namibie a entrepris une réforme des programmes scolaire en 2019. Trois ans après cette initiative, les nouveaux programmes peinent à convaincre. L’inadéquation entre les établissements d’enseignement et l’industrie reste visible.
Le constat a été fait par tous les maillons du secteur éducatif Namibien et même par Hage Geingob, président namibien. Pour lui, le système éducatif dans son pays n’est pas à la hauteur des attentes de l’économie. Dans un discours prononcé lors d’une conférence sur la quatrième révolution industrielle, il remet en question les formations proposées aux jeunes namibiens. Pour lui, elles ne permettent pas de fournir une ressource humaine qualifiée. « L’industrialisation durable et inclusive peut être réalisée par un changement fondamental dans la façon dont les enfants sont éduqués », a-t-il déclaré.
Ce constat est aussi conforme aux conclusions de l’étude du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) sur le chômage des jeunes, menée en 2021 dans le pays. En effet, pour justifier le taux élevé du chômage, l’étude avait conclu que les programmes éducatifs sont en décalage avec les exigences du marché du travail. Selon plusieurs professionnels de l’éducation, le nouveau système est une copie de celui chinois et ne peut prouver son efficacité dans le pays.
De plus, il manque à ce système des moyens de mise en œuvre tels que le personnel enseignant. A l’Université de Namibie par exemple, des étudiants ont récemment manifesté leur colère alors qu’ils sont restés depuis des mois sans enseignants pour certaines matières.
Ce déficit du personnel universitaire a fait l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale. Aussi, il a été abordé la question du déficit de compétences des enseignants en service. Ce débat devrait aboutir à l’adoption d’une loi visant à suspendre certains enseignants, et à renforcer les capacités des autres. Il est également envisagé de nouveaux recrutements.
Le président namibien élabore des pistes de réflexion dans l’optique d’établir une nouvelle stratégie pour améliorer le système éducatif à tous les niveaux.